lundi 30 juin 2014

Un texte de Gillian GENEVIÈVE (Île Maurice).

Il ne faut pas titiller les Dieux et l'infini.
Il nous faut des rêves à hauteur d'homme pour ne pas rompre le pacte qui nous lie au temps et au cosmos.
Naître, vivre, mourir. Cela est notre juste destin; cela est notre juste place dans l'histoire et le tout. Il nous faut mourir pour que la vie perdure et pour que la conscience, ce mystère né de la contingence ou de la nécessité, puisse continuer à faire le récit de la lumière et des tourments de la nuit.
Il ne faut pas titiller les Dieux et l'infini.
Se laisser prendre par la vague et le vent, se glisser dans les interstices du jour par jeu ou porté par le hasard, aimer, se blesser, vivre et mourir un peu à chaque instant en attendant le crépuscule, le silence et la nuit, tel est le sort enviable des hommes; telle est ma place dans le cours des choses, telle est ma place dans le cours du temps.
Je vis, j'ai encore quelques rêves, je sais que je vais mourir. J’attends.



Gillian GENEVIÈVE.


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