Ceux qui parviennent à parfaire la lumière,
ceux qui savent le sens de leur cheminement, ceux qui tendent leurs mains non
vers l’autre mais le soi en l’autre, ceux qui dessinent l’aube dans les
enclaves de toute fatalité, ceux qui ne croient en rien, ceux dont le nihilisme
est une foi brûlante, ceux qui ne croient en rien et qui croient en tout, ceux
qui possèdent le monde en son absence, ceux qui s’exilent des frasques de la
matière, ceux qui se dépouillent de ces masques qui
n’en sont pas, ceux qui sont pèlerins sur le sentier de leur anéantissement,
ceux dont le visage est un testament avant d’être un parchemin, ceux qui
meurent avant de mourir, ceux revêtus du suaire de nuits incendiées, ceux dont
les blessures sont des sanctuaires, ceux qui s’acharnent à n’être rien, ceux
qui sont des vagabonds, ceux qui contemplent le plus éphémère, ceux qui sont
les architectes de la beauté, ceux qui enlacent le tronc de l’arbre pour
écouter le murmure de sa sève, ceux qui savent que le deuil ne mérite aucun
culte, ceux qui martèlent le présent dans le sillon de toute chair, ceux
revêtus de laine, ceux dont l’usage de la parole est de consumer toute parole,
ceux qui sont des enfants plus vieux que le temps, ceux qui font de leur corps
une aumône, ceux dont le regard est le lieu de l’envol, ceux dont le regard est
sans ombres, ceux qui ne chantent et ne dansent jamais car ils sont l’osmose de
toute musique, ceux dont les larmes épuisent la tristesse de tout être, ceux
qui ne guérissent que les cœurs abîmés, ceux qui n’ont besoin de rien, ceux que
ce monde n’ose effleurer de peur de ne plus être, ceux qui savent sculpter des
mots, non pour exorciser leur vanité, mais pour en faire ce vide empli
d’absolu, ceux qui savent l’euphorie du dénuement, ceux dont le corps est au confluent
de tous les mélanges, ceux qui ne savent de la haine que les vestiges de ses
ombres, ceux qui aiment, sans conditions, sans préalables, mais dont l’amour
n’est pas celui d’un être mais de l’être, ceux qui sont ainsi ne sont pas des
saints mais ces humains qui empêchent l'homme de se défaire.
Umar TIMOL.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire