Ma vie, se résume à d’émouvantes
banalités sommaires. Je tourne en rond dans ma cage, tel un rat d’église dans
un coin. Hésitant, sans cesse, je ne publipostage mes doutes avec qui que ce
soit. Tiraillé par d’innombrables lâchetés, je me tiens en retrait de tout et
de tous, n’éprouvant aucun remord coupable. Avec le temps et par grande
habitude, l’ennui devient plus humain. Je cours d’une chose à aucune autre, me
risquant dans l’écriture de quelques poèmes débraillés, les coudes solidement appuyés sur ma table des lamentations.
Même pas un chat noir somnolant à mes pieds. Peu à peu, la poussière du temps,
se glisse sur la montagne de mes livres jamais ouverts. Robinson, sur son île,
pouvait pousser des hurlements de détresse, moi je crachote avec peine quelques
bégaiements indescriptibles. Inoculé de nicotine, j’hésite sur le mégot à
prendre. Je réclame la multiplication des sucres dans mon énième café. À la
radio, le cours de l’or flambe dans une jouissante indifférence. Parfois, je
tape du chef, pour remettre en ordre, une boussole détraquée. Un diable sans
apôtre, affalé sur son rocking-chair, traverse les murs comme si de rien
n’était. Les tondeuses du samedi matin ronronnent à cœur joie. Souvent, je rêve
de vous ! Mais vous n'en savez rien.
Par
acquis de conscience
Je regarde par la fenêtre
Ce jardin d’enfants
Où il n’y a jamais
personne
Je regarde par la fenêtre
Ce jardin d’enfants
Où il n’y a jamais
personne
Richard TAILLEFER.
In Poévie
Blues éditions Prem'édit,
2015
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