Le privé est politique.
Nous avons honte, honte de cette République qui protège les agresseurs et ferme les yeux devant les violences dont sont victimes les femmes.
Honte que nous soyons des milliers à manifester pour l’obtention de fonds, la création de politiques publiques, la réelle application des lois, la prise en charge et le soutien des victimes alors même que les élus de la République, censés représenter un exemple pour nos concitoyennes et concitoyens, tapent eux-mêmes leur femme sans que personne ne s’insurge.
Cette semaine, Tristan Duval, maire de Cabourg, a été reconnu coupable de violences envers son épouse et condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis. Il devra également verser 2500 euros à la victime pour le préjudice moral.
Comble de l’indécence, Tristan Duval est signataire du protocole départemental de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes.
En revanche, pas de peine d'inéligibilité à l'encontre de ce dernier, le tribunal considérant que l'infraction n'a aucun lien avec son statut d'élu.
Cela n’a rien à voir avec sa fonction de maire ? Ne viole-t-il pas les lois de la République en commettant un délit de violences volontaires ? Sa fonction de maire n’est-elle pas d’assurer la protection de ses habitants et de ses habitantes ? Si ce cher monsieur avait frappé un individu dans la rue, autre que sa femme, la décision aurait-elle été la même ?
Article L.2122-16 du Code général des collectivités territoriales : "Le maire et les adjoints, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, peuvent être suspendus par arrêté ministériel motivé pour une durée qui n'excède pas un mois. Ils ne peuvent être révoqués que par décret motivé pris en conseil des ministres". Le maire doit avoir commis une faute grave dans l'exercice de ses fonctions OU doit être impliqué dans des faits qui entachent son autorité morale, même s'ils sont étrangers à sa fonction de maire. Frapper sa femme, lui provoquer une plaie à l'arcade, un hématome à la pommette, une trace à l'omoplate, une côte fracturée et une incapacité totale de travail de 14 jours… ne sont-ils pas des faits de nature à entacher son autorité morale ?
Toujours selon la loi, l’article 131-26-2 dispose : « Le prononcé de la peine complémentaire d'inéligibilité [..] est obligatoire à l'encontre de toute personne coupable d'un délit mentionné au II du présent article ou d'un crime. » Dans ces délits mentionnés nous trouvons : « Les violences ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de huit jours sont punies de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ».
Ainsi, on nous répète sans cesse que nous n’avons pas à nous substituer à la justice, mais que faire quand cette justice censée protéger les victimes n’applique pas ses propres lois ?
Nous avons honte de cette justice patriarcale qui considère que l’épouse est encore un objet sur lequel l’homme a droit de propriété absolu. Après tout, c’est sa femme, ça ne regarde que lui n’est-ce pas ? Et ce sera à elle de déménager en plus de ça ?
Nous avons honte et nous refusons qu’un homme violent qui crache sur des milliers de femmes victimes de violences conjugales puisse encore être un élu de notre République.
Nous devons toutes et tous exiger sa destitution !
STOP A L’IMPUNITÉ DES AGRESSEURS.
Osez le féminisme.
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