samedi 8 décembre 2018

Un poème de Patricia LARANCO (Moris/France).



Personnage éclaté.
Ru de palpitation
à l'ombre des pierres et des lunes.
Tapi au plus près possible des ombres à peaux
qui respirent
comme membranes soulevées
avec le tunnel de la nuit
pour seul viatique.




Le voyage perdure haché discontinu
nourri d'eaux et de poings colorés qui rutilent
alimenté juste au grand brouet
de la nuit
à sa bourbe à sa boue lacérée de pépites.




En sous-main
comme sous la peau du temps qui va,
en quête d'une trouée de respiration
d'une incision d'une fente dans la lourdeur
fangeuse et sanglante et métallique
des chairs
l'herbe se grise de la lune et de la nuit,
de la résine de lune le long des troncs;
l'herbe : son balancement son gémissement
ses flagellations dans le secret de l'obscur -
de ce qui dort et demeure interdit à l’œil ;
la vie ce passage de caverne en caverne.
Le passé ce hoquet dans les rêves équarris,
l'apparition de la lumière
- jamais sûre !
Lisière et entre-deux entre un bois et un champ
entre ce qui est clos et ce qui se déploie
alors que l'on ne sait toujours pas
que choisir
fuir
ou rebrousser chemin vers
le chemin vert ?
Nuages mauves et arbres hérissés de corbeaux
griffant la souffreteuse luminosité




sommes-nous tous bloqués aux lignes de départ,
au même geste esquissé
qui se tétanise ?
Sommes-nous aux abois 
sur la hanche du vent ?
En travers de cette liberté
qui nous drosse ?













Patricia Laranco
















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