Jouir avec les draps de l’année présente
Et épouser l’année d’après.
Aimer, se poser, recevoir et conquérir !
A la conquête de la nouvelle année,
Tu lui sauteras à la gorge
Pour être le premier sous ses jupons
En lui criant « Sois bonne pour moi ! »
Tu diras à la nouvelle année
De te couvrir de fil d’or et d’argent
Pour construire ton rêve d’or.
Tu demanderas à la nouvelle année
De te donner du pouvoir sur ta destinée.
Tu demanderas à la nouvelle année
De chérir tes amours, tes audaces,
Tes enclumes et tes fuites sans un affront.
Tu demanderas à la nouvelle année
« Passe ton chemin ! Je construirai le mien. »
Tu demanderas à la nouvelle année
« Je veux vivre en paix ! Le refuge sera une église. »
Tu demanderas à la nouvelle année
Que tes génuflexions soient entendues,
Que ta croyance soit une coudée franche
Et que ton café du matin soit un midi ensoleillé.
Tu demanderas à la nouvelle année
Un peu plus de pain sans un obus,
Un peu d’eau sans une écharde dans le dos.
Tu demanderas à la nouvelle année
Un peu plus de chair dans le mot amour,
Un peu plus de chair dans le mot paix !
Tu demanderas à la nouvelle année
Ton union sacrée avec toi-même
Et de garder ton privilège avec Dame Nature.
Tu demanderas à la nouvelle année
« Mon ami, pourquoi me haïr encore ?
Je suis un homme de bien qui s’en sort !
Je suis un mal à la fenêtre du déjà-vu
Que tu laisses choir sans un mot ! »
Tu demanderas à la nouvelle année
De te couvrir de mélodies et de beaux dires,
D’être l’artiste que tu souhaites être.
Tu demanderas à la nouvelle année
« Ensorcelle-moi encore,
Je n’ai pas cuvé mon vin devant la croix de mes espoirs ! »
Tu demanderas à la nouvelle année
« Garde-moi de mes fougues sanglantes
Garde-moi de mon amertume ;
Nous avons tous un don à nous faire à nous-mêmes
Pour épurer nos paradoxes en un amour certain,
Pour la paix. »
Christian PRESENT.
In Mon petit gueuloir, BOOKELIS, 2017.
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