samedi 30 septembre 2017

Constatations et réflexions.



D’une certaine façon, « oui et non » est la réponse idéale à presque toutes les questions que l’on se pose. Nous lui préférons « oui », ou « non » ; mais n’est-ce pas un fourvoiement de l’âme ?





Projeter nos attentes sur « Dieu », n’est-ce pas franchement dérisoire ? « Il » est à une mesure que nous ne pouvons même pas imaginer, tant celle-ci nous dépasse.
Aussi est-ce, si j’ose dire, lui faire « injure » qu’attendre quoi que ce soit de lui.





Et si « Dieu » avait créé les univers comme autant d’expériences ? Mi par curiosité, mi par recherche de la distraction ? Un peu comme un Homme qui lance des simulations informatiques, et qui y introduit sans cesse de nouveaux paramètres, histoire d’explorer tous les possibles ?  Et si « Dieu » mettait en branle les grandes lignes de chaque univers dans le but de voir, ensuite, quel tour les choses vont y prendre une fois laissées à elles-mêmes ?





« Dieu » n’est qu’une désignation de ce qui est impossible à désigner. Voilà pourquoi, désormais, je le mets entre des guillemets lorsque j’en parle par écrit. Ce n’est pas, dans mon optique, une marque de désinvolture, mais de respect suprême. C’est la marque d’une dévotion qui dépasse toutes les dévotions – car elle prend en compte le cosmique, et le plus-que-cosmique ; le matériel et le plus-que-matériel ; le spirituel et le plus-que-le-spirituel ; l’au-delà et l’intime de tout, lesquels, in fine, se rejoignent. L’au-delà et l’intime de tout : tête et queue de l’ouroboros.





Dès lors qu’on est doté d’une conscience, il faut une indicible force pour ne pas se sentir écrasé par la « vanité » du monde.
Cette force, la Baghavad-Gita nous aide à l’acquérir.
Elle nous aide à comprendre que l’être se situe à plusieurs niveaux.
Son message n’est pas humaniste, dans la mesure où il se situe au-delà de toutes les formes de la Création (qui sont, pour elle, aussi et d’abord, des formes de la perception), du côté du « non-manifesté » voilé qui baigne notre Univers, et dont la science, à sa manière, nous parle aussi.





Nous, humains, nous cherchons l’amour ; nous avons besoin d’amour (parce que c’est dans notre nature, dans la nature de notre espèce). De là à dire, à penser que « Dieu est amour », c’est une toute autre affaire.
Soutenir que  Dieu est amour est une façon de l’anthropomorphiser, particulièrement accentuée dans les religions du Livre, notamment dans le Christianisme.
Si nous lisons la Baghavad-Gita, Dieu n’est ni amour, ni haine. Il guide le sage vers la  libération de la « paire des opposés ».
L’idéal de la Gita, c’est le suprême détachement, c’est la dissolution du Moi qui rapproche de la suprême indifférence du Seigneur.
Il n’y a aucune réelle manière de se représenter l’Infini et l’au-delà de l’infini même.
Ne cherchons pas à tirer ce qui nous dépasse si incommensurablement vers nous, ce serait, par essence, vain et, par nature, dérisoire.
Contentons-nous de pressentir cette « entité » indéfinissable. Qui ne se peut point réduire. Qui est en nous mais aussi dans la totalité de notre cosmos, et bien au-delà, et bien en-deçà. Qui est nous mais aussi « quelque chose » d’infiniment plus large. Vouloir le cerner, c’est faire se dissoudre les mots dans le néant.
Les photos du télescope Hubble ne nous parlent pas d’amour, mais d’Infini, de profondeur vertigineuse.





Le génie juif a brillé, scintillé même, dans le domaine de l’intellect comme celui de peu d’autres peuples (EINSTEIN, SPINOZA, KAFKA, MARX, et j’en passe en sont bien les éclatantes preuves). Pourquoi faut-il que certains membres de ce peuple aient été si maladroits en créant le sionisme et, surtout, au moment de la fondation, si lourdes de conséquences, de l’état d’Israël tel qu’il est ? Pourquoi faut-il que ces mêmes membres – ou leurs héritiers – persistent dans leur attitude inflexiblement « coloniale » et expansionniste ? Evidemment – et vous n’aurez sûrement pas tort – vous me répondrez qu’il s’agit là d’une fixation émotionnelle post-traumatique très forte, liée à la Shoah.
Pour autant, le peuple juif n’a-t-il pas largement les moyens intellectuels de se hisser au-dessus des réactions – si justifiées soient-elles – de son cerveau limbique et des empreintes que son Histoire, très persécutive, lui a laissé ?





L’enfant intérieur, à la fois émerveillé et apeuré, je crois, ne meurt qu’avec nous-mêmes.





L’un des « propres de l’Homme » est de ne pas savoir choisir entre petitesse et vastitude.





C’est tellement rassurant pour les hommes de se retrouver…entre hommes !





Peut-être la « mission » du poème est-elle de capter l’âme irréductible, unique de chaque instant ; en somme, sa magie singulière.





Il y a quelque chose de profondément mystérieux et poétique dans le fait que de la matière tout ce qu’il y a de plus concrète comme les neurones cérébraux humains et le dense réseau qu’ils forment, où courent des milliards d’influx électrochimiques eux aussi parfaitement physiques, concrets puisse faire circuler de l’information et générer un phénomène comme la pensée, lesquels sont des entités immatérielles, virtuelles, abstraites. Pensons aussi à ce second cas (connu) de « matière pensante » qu’est l’ordinateur, créé par la cervelle humaine « à son image », à la suite du rêve de Turing.
Alors, si le concret (matière, phénomènes) et l’abstrait (c'est-à-dire l’information, le code, ainsi qu’on le voit, par exemple, dans le cas de l’ADN qui programme la Vie dans ses grandes lignes) sont à ce point liés, pourquoi ne pas accepter l’idée soulevée par de plus en plus de physiciens au fil de leurs réflexions successives (*) que l’entité même que constitue notre Univers, avec le fabuleux « réglage » de ses grandes lois physiques, ne soit pas émanée par une réalité abstraite et extérieure à lui ?

(*)  Cf.  l’ouvrage de Igor & Grichka BOGDANOV LA FIN DU HASARD, Grasset, 2013.








Comment éviter les excès ? L’Homme n’a pas le sens de la mesure. Il semble avoir tant de mal à comprendre jusqu’au langage de la mesure, de la nuance !





Le renouvellement des choses porte aussi un autre nom : le Temps.





On nous rebat les oreilles avec « l’attirance des opposés ». Je suis de ceux qui n’y croient pas. En effet, il ne manque pas d’en quêtes menées par des psychologues véritablement scientifiques pour attester que l’Homme est plutôt attiré  (du moins pour ce qui est des relations durables) par des partenaires qui lui ressemblent, qui partagent des affinités (tant physiques que psychiques) profondes avec lui (comme en atteste d’ailleurs, entre autres, le fameux « plus, si affinités » des petites annonces à but de rencontres sentimentalo-sexuelles). L’attirance des contraires m’apparait donc comme une sorte de mythe, de légende fétichiste, au demeurant particulièrement développée dans la culture occidentale, laquelle est une culture de conquérant, de voyageurs au long cours.
Les sociologues constatent aussi que, dans la très grande majorité des cas, les gens tendent à s’unir à des personnes susceptibles de les rassurer, tant physiquement que psychiquement. Mêmes provenances ethniques, sociales, même milieu, voire même profession, mêmes idées, mêmes niveau d’instruction et centres d’intérêt, cela aide, rapproche, cimente. Certes, on aime souvent le « dépaysement » – voire parfois le contraste criant – pour ce qui est des aventures, des « coups de foudre »-feux de paille. Il n’en reste pas moins que, lorsque l’on est pas influencé, « déformé » psychiquement par des facteurs artificiels, comme, par exemple, des facteurs liés à la très grande domination d’un groupe (ethnique ou bien social) sur un (ou plusieurs) autre(s), on dépasse difficilement l’empreinte de ce que les psychanalystes nomment les « imagos » proches, familières, ancrées en nous depuis très longtemps.





Plus les Hommes sont nombreux, plus les sociétés ont tendance à devenir antagonistes et violentes. On le voit déjà lorsqu’on se penche sur la longue Histoire de la néolithisation au Proche-Orient, en Afrique du Nord et en Europe (Cf. LA RÉVOLUTION NÉOLITHIQUE EN FRANCE, sous la direction de Jean-Paul DEMOULE, La Découverte, 2007). Aussi est-il (peut-être) à craindre que dans les conditions actuelles de peuplement humain (une démographie hypertrophiée), il faille s’attendre à de plus en plus d’inégalités, de disettes, de mouvements migratoires de grande ampleur et…de génocides monstrueux, comme on a vu déjà plus d’un au cours du XXe siècle. N’oublions pas, au reste, que, dès la préhistoire  (surtout néolithique, à ce qu'il semble), les conflits étaient déjà de type génocidaire (Cf. les guerres préhistoriques, de Lawrence H. KEELEY, Perrin, 2009, dont vous trouverez le compte-rendu sur ce site, en cliquant sur le lien http://larencore.blogspot.fr/2015/04/lecture-anthropologie-lawrence-h-keeley.html?m=0); quand il y avait confrontation, tout comme bien d’autres animaux et, par particulier, les chimpanzés (lire Frans DE WAAL), les mâles du groupe qui avait eu le dessus éliminaient froidement et totalement leurs adversaires du même sexe ainsi que les enfants de ceux-ci et s’appropriaient la part féminine encore fécondable du groupe défait.
De quoi cesser de se faire la moindre illusion angéliste à propos de l’Homme, ainsi, même, qu’à propos de « nos amies les bêtes ».





La première personne dont on se doit de se méfier, c’est soi-même.





Le fait d’avoir ou d’avoir eu une ou plusieurs idées géniales ne rend pas pour autant un homme ou une femme parfait, ou parfaite.





Tout être humain mérite à la fois d’être accusé…et défendu.





Nous ne sommes ni des zones de lumière, ni des zones d’ombre. Nous sommes des zones de pénombre. Et cela tous, toutes. Sans exception.










P. Laranco.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire