Qui dit que le monde n’a
aucun sens ?
Voici, dans ces pages,
la philosophie de Jean-Paul SARTRE battue en brèche ! De même que celles
de Stephen HAWKING, de DARWIN, de Jacques MONOD ou des tenants de l’incertitude
quantique traditionnelle (que le Grand Albert (vous savez lequel) combattit
avec acharnement).
Tout en restant
totalement dans le domaine scientifique, ce livre met du baume au cœur des
sympathisants de l’ « INTELLIGENT DESIGN » (parmi lesquels je
compte).
Le hasard, l’aléatoire
n'y sont présentés que comme les fruits de notre méconnaissance. Une méconnaissance que nous
sommes, à jamais, incapables de dépasser, du fait de notre propre nature autant
que du fait de la nature des choses.
Cet ouvrage nous offre
un formidable et captivant « voyage » dans la théorie du chaos (le
fameux effet-papillon, autrement
appelé sensibilité [d’un processus] aux conditions initiales qu’il ne nous
est pas possible de mesurer), dans les lois régissant les systèmes
thermodynamiques, dans la théorie des jeux, dans l’incomplétude gödelienne et
dans les transitions de phase
(changements brusques d’état de la matière). Son incontestable « vedette »
est, sans conteste, la mathématique.
Les mathématiques ont
permis de découvrir que notre univers physique était régi par des lois ; des lois d’airain. Que
(mieux encore) il était le produit (Vie comprise) d’un minutieux réglage, d’un véritable « calibrage »
au micromillimètre près.
Pourquoi les chiffres
possèdent-ils un tel pouvoir explicatif de la nature, y compris dans le domaine
(déconcertant, certes, à nos yeux) des particules élémentaires, si ce n’est pas
parce que le chiffre, le « programme chiffré » sont sous-jacents à
toutes choses ? L’ADN code, les objets matériels sont porteurs d’information,
et Léonard SUSSKIND (avec d’autres) a postulé la théorie holographique, après
avoir, grâce à ses équations, laissé entendre que la surface des trous noirs
était recouverte d’information stockée sous la forme bien connue de bits.
Pour les auteurs qui
nous occupent, le hasard ne serait qu’un subterfuge, un mirage, une sorte de « poudre
aux yeux » destinée à nous égarer et, comme le dit par ailleurs si bien le
physicien français Bernard D’ESPAGNAT, le réel ultime serait voilé par lui.
Notre concret aurait
pour origine de la pure abstraction mathématique. Après tout, pourquoi pas ?
Notre cerveau, bloc de pure chair, de pure concrétude biologique, génère bien l’abstraction
de la pensée !
Audacieusement, les frères
BOGDANOV s’aventurent même au-delà du Big bang, jusqu’à un cloud de chiffres qui précèderait le nuage de gaz inaugural et,
plus loin encore, jusqu’à la singularité
qui ne serait autre que le zéro absolu.
« Dieu »,
apparemment, est un « matheux » - ou un informaticien – génial et fort
subtil.
Reste à savoir
pourquoi il fait tout cela. Pour se divertir, peut-être ?
Je recommande la
lecture de ce livre, qui est très accessible au public cultivé (surtout en
matière scientifique) et que, pour ma part, j’ai lu presque comme un « page-turner ».
P. Laranco.
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