vendredi 15 septembre 2017

Revenons à Moris avec Gillian GENEVIÈVE.



Cette vie, je l'accueille dans une fièvre ininterrompue.

Certes, je connais les arabesques sombres du temps; je connais l'exil de la lumière et les hésitations du printemps; je n'ignore pas que l'hiver n'est jamais loin et que l'horizon n'est pas toujours promesse d'espoir. Mais, mon cœur bat, j'ai la peau qui brûle sous le soleil, j'ai la mémoire chargée de secrets et de rêves, et mes yeux ne se sont pas refermés quand, pour la première fois, une femme dévêtue s'est allongée à mes côtés; j'ai tressailli, l'âme marbrée par les édits du désir : j'effleurais les contours de l'indicible.

La toucher, c'était déjà jurer fidélité à la souche calcinée des jours et des nuits qu'il me reste à vivre; c'était écrire une ode à l'inutile, renier les néants et se laisser prendre par le verbe et la démesure du réel; c'était aimer les ombres, la silhouette esquissée, les premières rides des lendemains à venir.

J'ai alors renié la mort, les mythes, les mensonges, les chimères, l'éternité, les dieux et leur magistère, le sacré, le ciel et ses illusions. Avant de la prendre dans mes bras.

Elle a fermé les yeux. J'ai murmuré son nom. Et nous nous sommes aimés.














Gillian GENEVIÈVE.







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