A l’ultime
orée de l’Europe
ces
mots-donjons, dangers
livrés
comme équarris
dans l’ombre
d’une hésitation-vacuole
de tous
temps, où ils se complaisent
Ces
mots torsadés et béants
dénaturés
dès l’embouchure
ces
mots d’Ailleurici - dilemme indemne - gemmes
aux
exploits funambules
que
leur voulez-vous, à ces mots
planétairement
sans recours ?
L’enfant
d’immigrés bégayait
c’était
l’élaboration de son souvenir,
sa
façon de récupérer
une
mémoire…mots meurtrissures…et meurtrières !
meurtre
hier
pour
demain-c’est quoi.
L’ange
monochrome regarde
l’écoulement
des schistes
autres
vents minéraux
les
fenêtres halo vert
ouvert,
confus chaos
se
laissent – par éclairs
embobiner
d’éclat
leur
pointe obscure
les
raffermit,
les
retient tout juste de plonger dans le vidhuile
le
soleil y pourtourt pourfend
mais
non sans une sorte de retenue à peine
inaugurale
Le Grand
Béant s’accoude, profitant de l’aubaine, ou de son faux semblant
avec
ses bombements dérobés et son côté offert trompeur-
volupté
de duvet-pétale qui exige ses propres cimaises
Extrait du manuscrit inédit Etat second, 1996.
Texte et photographie : Patricia Laranco.
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