La Cinémathèque française a un sens du timing parfait, en pleine affaire Weinstein et alors qu'une cinquième victime de Roman Polanski vient de se manifester, elle annonce la programmation d'une rétrospective des films du réalisateur qui sera inaugurée le 30 octobre 2017 lors d'une soirée en sa présence.
La Cinémathèque française met donc Polanski à l'honneur. Alors que la parole des femmes se libère et qu'elles sont nombreuses, sur les réseaux sociaux comme dans la vie, à dénoncer massivement les violences sexuelles qu'elles subissent. Alors même qu'une cinquième victime, l'artiste états-unienne Marianne Barnard, vient d'accuser le réalisateur Roman Polanski de l'avoir violée lorsqu'elle avait 10 ans. C'est indécent. C'est une insulte à toutes les femmes qui se sont mobilisées autour des hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc, un affront à toutes les victimes de viol et plus particulièrement aux victimes de Polanski.
Il est urgent de se mobiliser pour faire annuler cette rétrospective : Roman Polanski mérite le déshonneur, pas les honneurs.
Un grand cinéaste peut-être, mais aussi un grand criminel : il a été condamné pour le viol d'une mineure de 13 ans – qu’il a droguée au Quaalude avant de la sodomiser – et a fui la justice, il est également accusé de viol par quatre autres victimes, toutes mineures au moment des faits.
Quel est le message que distille la Cinémathèque française dans les esprits avec l’annonce de cette rétrospective ? Que les crimes sont, somme toute, solubles dans la célébrité et qu’un viol n’a que peu d’importance s’il est commis par un homme talentueux ? Combien faudra-t-il encore de victimes pour que le milieu du cinéma prenne conscience qu'on ne peut continuer à porter ainsi aux nues un pédocriminel ?
C’est de culture que nous avons soif, pas de culture du viol.
Il est temps d'en finir avec la culture du viol qui produit un discours qui vise à minimiser, à excuser et à perpétuer les violences sexuelles. D’en finir, aussi, avec l'impunité des hommes célèbres qui violent, agressent, harcèlent et tuent des femmes et des enfants sans que cela ne gêne leur carrière.
Mobilisez-vous pour faire entendre une autre voix en demandant à la Cinémathèque française de déprogrammer cet hommage à un réalisateur qui viole des mineures, mais aussi de présenter des excuses publiques à toutes les victimes de violences sexuelles.
#LaCulturePasLaCultureduViol |
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