Le plus souvent, le sentiment de
supériorité ne repose que sur une volonté de justification de l’infériorisation
et de l’oppression qu’on
impose à d’autres êtres.
Les poètes ont toujours besoin qu’on
les étonne !
Les créatifs ont ceci d’agaçant,
de fatigant aux yeux des autres qu’ils s’ennuient toujours avec une facilité, une
rapidité étonnantes.
Ce n’est sans doute pas pour rien si les
Etats-Unis d’Amérique, pays par excellence de la « positivité »
et de la réussite, est aussi celui des tueurs en série et des snipers (tueurs
de masse).
Il faut bien que le refoulé fasse retour
et que les « loosers », eux aussi, s’expriment !
La culture française est une culture
assez bizarre, ou une part importante de gens se ferait, dirait-on, hacher menu
plutôt que de prononcer la rédhibitoire, déshonorante phrase d’assentiment
« oui, je suis d’accord ». C’est
celle d’un peuple qui semble souvent être mû par
un besoin obsessionnel de « se poser » en s’opposant.
Au point, parfois, que, de guerre lasse, on en arrive à éviter de dialoguer, de
discuter, de communiquer ; ce qui est, ma foi, fort dommage.
Les discutions et autres « débats »
y dégénèrent facilement en polémiques et en dénonciations épuisantes et
chauffées à blanc au cours desquelles, je l’ai fréquemment observé, personne n’écoute
plus personne et tout un chacun campe sur ses positions comme s’il
en allait de son souffle de vie. Le passionnel et l’individuel
(pour ne pas dire « le nombrilisme ») y balaient tout, de sorte que
ces « échanges » verbaux deviennent vite dépenses de salive et d’énergie
stériles, pertes de temps authentiques où les idées finissent par ne plus paraître
que des prétextes.
Si l’on y réfléchit, la tradition assimilationniste
française ne prédispose guère particulièrement à une ouverture aux différences
culturelles et à ce qu’on appelle « la diversité ».
La bêtise, c’est
d’abord,
je crois, un manque de souplesse d’esprit. Une incapacité à changer, à s’adapter
aux nouvelles donnes.
L’une des principales caractéristiques de
la bêtise, c’est l’entêtement.
Une fois que les automatismes, les idées
et les habitudes sont fixés dans l’esprit, ils s’y
figent, s’y caillent, s’y
enkystent, s’y coagulent une bonne fois pour toutes.
Ils deviennent d’énormes rocs, désormais impossibles à
bouger, à manier. Ils s’engoncent, s’ancrent,
s’encroûtent
dans l’immobilisme le plus crasse.
Les gens bêtes aiment à s’accrocher
aux idées qu’ils ont acquises par mimétisme précoce
et par éducation.
Aucune démonstration ne pourra jamais
avoir raison de leurs certitudes.
A quel défaut de l’âme
obéissent-ils ? A sa lenteur ? A sa paresse ? A une sorte d’engourdissement
faute d’exercice du « muscle cérébral » ?
A son « amour-propre » mal placé ?
Est-ce réelle « bêtise », ou
peur, ou encore conséquence - bien malheureuse – du fait
qu’ils
n’ont
pas pu apprendre à regarder leurs opinions avec d’autres
yeux ?
Le propre des dominés est de s’entre-mépriser,
de ne pas s’aimer entre eux, voire de s’entre-fuir.
Car le propre des dominants – qui sans cesse les manipulent – est
de « diviser pour régner ».
Pourquoi devient-on « créatif » ?
Sous l’effet
d’un
trop- plein d’ennui ?
Sous l’effet
d’une
sorte d’intolérance constitutionnelle à l’ennui
ou, plus simplement encore, à une vie qui refuse de surprendre, d’émerveiller ?
Dans une sorte de réflexe d’opposition
à la routine ?
Quelquefois, j’incline
à répondre, tout bêtement : « oui ».
Attendre…n’est-ce
pas toujours un peu attendre que rien ne vienne ?
Il y a différentes formes d’abrutissement,
d’aliénation :
l’abrutissement
dans le travail et/ou dans le devoir, sous l’emprise de la contrainte, n’est pas plus aliénant que l’abrutissement
par la liberté, par l’abondance et par le plaisir.
Les gens égocentriques sont les gens les
plus attachés à l’ « entre soi ». C’est
volontiers en effet qu’ils se mettent à en vouloir à tout
quidam coupable de « non-ressemblance », forcément sacrilège, avec
leur petite personne.
P. Laranco.
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