samedi 14 décembre 2013

Une photopoésie de Patricia LARANCO : LE FROID.





Le froid,
qui abat sur nos corps
toute la dureté du bloc

compact qu'il semble
avoir formé
en caillant l'air noir de la nuit
puis
qui se déchaîne contre eux
telle une mâchoire de loup
généreuse en coups de dent bien
profonds et bien acérés
qui à force de s’acharner
les érode et fripe à vue d’œil
les muant en papier mâché,
en carton-pâte pantelant.

Le froid,
qui laboure les chairs
et les retient
dans ses étaux
qui se referment, harcelants
en diffusant le long des nerfs
son aigre influx d'âpre douleur
qui envahit chaque segment
de fibre converti en nœud
crépitant et prêt à hurler.

Le froid
plein d'épis de métal,
d'épines aux pointes de feu bleu
qui étrille chaque sarment
de vieil os perclus d'agonie
et qui finalement parvient
à écarteler, sur sa croix
de fer et de fils barbelés
l'être, devenu filandreux
sous le regard pâle et glacé,
si seul, de la lune amaigrie.




































Texte et photographie : Patricia Laranco

(Tous droits réservés)

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