L’espace, c’est ce qui demeure lorsqu’on a ôté tout le reste. Ça tournoie, ça brille, cela s’épand et cela se répand.
Cela stagne,cela s’élargit, cela enveloppe, cela s’incline.
Cela s’étale telle une coulée de glaise huileuse, épaisse, aux plis rampants, sensuels.
Cela tour à tour resserre et distend les mailles de son filet.
Cela engonce.Ou cela flotte.
Cela s’enroule.Cela étrangle.
Puis cela dénoue son étreinte. La plupart du temps sans prévenir.
Cela miroite.Cela penche. Cela dilue. Cela charrie.
Cela respire.Cela jaillit. Cela frémit. Cela ondoie.
Cela enjambe.Cela vit. Ça se replie. En marche-arrière.
Cela fluctue.Cela se creuse. Cela s’évide. Cela s’épointe.
Cela n’a pas d’endroit. D’envers.
Ni haut nibas. Ni est ni ouest.
Cela glisse.Cela accourt. Et cela vient se déposer.
Cela vous trompe. Cela vous perd.
Cela vous fait tourner en rond.
Cela vous vient. Cela vous tient.
Cela vous explose au visage.
C’est vaste.C’est interstitiel.
C’est puissant. C’est épuisant.
C’est silencieux. C’est obsédant. C’est vrombissant. C’est plat. C’est courbe.
C’est insaisissable. Incolore. Inodore. Infini. Fini.
Ça s’expulse d’un starting-block.
Ça effectue des marathons.
Ça se tait. Ça reste avec vous.
Le plus souvent à votre insu.
Ça s’éloigne.Ça se poursuit. Ça se propage. De place en place.
Ça fuit. Ça se sent prisonnier. Ça a le spleen : trop grand ; trop court !
Cela encombre.
Mais c’est subtil.
Ça s’arrête où ? On ne sait pas.
C’est rond. C’est sans freins. Sans substance. C’est fluide. Ça aime contourner. Cela siffle et puis cela file…
Parfois l’on en tient un morceau.
Dans sa paume. Bêtement. Sans savoir.
Il vient manger dans votre main.
Comme s’il voulait…vous compléter.
Mais qui le perçoit : c’est l’espace.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire