On pense toujours
volontiers aux gens en termes de déception…que n’y pense-t-on aussi,
quelquefois (plus souvent), en termes d’exigences, d’attentes disproportionnées
de notre propre part !
La curiosité de l’Homme,
son besoin de savoir sont sans limite. Mais, hélas, il se trouve placé au cœur d’un
monde beaucoup trop grand, beaucoup trop complexe et beaucoup trop inimaginable
pour lui. Un monde qui regorge de questions ; un monde hérissé de points d’interrogations,
qui se dressent partout. Un univers entier de questions…puisque la question est
le propre de l’Homme !
L’Homme fabrique de la question
– et donc, de la réponse (sous forme de quête, d’imagination et d’abstraction)
comme il respire.
Mais la question est-elle
un bon moyen d’aborder, de regarder l’Univers ?
Les questions
dessinent un immense paysage de poupées gigogne, qui nous dépasse.
Jusqu’à quel point le
monde que nous percevons existe-t-il ?
Jusqu’à quel point est-il
le reflet de notre façon de l’appréhender, de notre tournure d’esprit,
autrement dit, de notre fonctionnement propre d’être humain ?
Jusqu’où la logique, l’esprit
mathématique, qui sont notre unique boussole, nous mèneront-ils sur la voie de
la connaissance ? D’une connaissance qui soit le plus juste reflet
possible de notre univers ?
Dans sa démarche de connaissance,
l’être humain ne doit pas seulement se contenter d’interroger l’univers
tel qu’il lui apparait, tel qu’il se présente à lui ; il doit encore
questionner le (les) façon(s) de l’interroger qui est (sont) la (les) siennes.
Il doit simultanément
étudier ce qui l’entoure et s’étudier lui-même.
Double démarche, assez
éreintante !
D’une façon générale, les
hommes, sans en avoir vraiment conscience, ne savent que rabaisser les femmes
(à cause du sexe) et les placer sur un piédestal (en référence à la maternité).
Quand il se passe beaucoup
de choses, beaucoup d’actions et d’évènements qui se succèdent sans
discontinuer, on a la nette impression que le temps passe plus rapidement ;
nous sentons, de manière plus directe, la mobilité temporelle, l’action, la présence
de l’éphémère.
L’Homme est illogique…pourtant,
les grands logiciens finissent souvent par devenir fous. Allez comprendre !
L’Homme…toujours fourvoyé
dans ses folies (sa folie ?) qui l’abîment, le rongent !
Nous n’aimons pas les
paradoxes.
Pourtant, la nature les
aime.
A moins que ce qui, dans
notre démarche de connaissance, nous apparait si souvent comme « paradoxal »,
« contre-intuitif », inconciliable (*), ne soit en réalité qu’une
traduction, une manifestation de notre inaptitude à comprendre authentiquement
le monde qui nous entoure.
(*) Exemples : la
physique dite « newtonienne » et la relativité ; la physique
classique et la mécanique quantique).
La question que nous
lançons sans cesse au monde est « fais-tu sens ? ».
Et s’il n’était pas en
mesure de répondre à pareille question (parce que, justement, elle n’a pas
de sens pour lui) ?
L’Homme, animal
interprétatif, fabrique du sens sans discontinuer. Et il voudrait que l’immense
monde qui l’entoure et qu’il étudie réponde à son besoin – plus ou moins secret
mais impérieux – de correspondance entre sa manière de fonctionner (et les
attentes qui en découlent) et ce qui l’environne de toute part.
N’est-ce pas là, au fond,
un fantasme éminemment mimétique, analogue par bien des points au vieux fantasme
de l’Homme prétendument « fait à l’image de Dieu » ?
L’Homme « fait à l’image
de Dieu » est un fantasme mimétique. Un fantasme très révélateur de
la nature mimétique de l’être humain.
Toutes les religions,
toutes les croyances ont plus ou moins pris appui dessus.
Mais ce n’était qu’une
façon de se rassurer, d’ « apprivoiser » le monde ; en d’autres
termes, de créer, à toute force, un lien avec lui… un lien qui soit aussi
puissant que celui qui reliait/relie les humains à leurs proches, à leur groupe
social.
C’est ainsi : par
nature, l’Homme ne peut s’empêcher de vivre dans le lien, dans la relation. Son
« je » étant « un autre », Dieu devenait l’autre absolu. L’idée
de Dieu en dit d’abord long, très long sur la nature humaine.
Mais, pour autant, cela
veut-il dire que « Dieu » n’existe pas ? Ne peut-on pas
envisager que la nature soit le fruit d’une action créatrice qui émanerait d’une
quelconque "entité ", d’une certaine « volonté » ?
Stephen HAWKING, par
exemple, postule un Univers auto-créé, sans intervention extérieure, autrement
dit (tout est question de traduction) un Univers qui serait son propre dieu. Un
Univers, en somme, habité par une volonté de se créer lui-même, une volonté d’exister,
d’être, mais également de « persévérer dans son être » (pour
reprendre l’heureuse formule de Spinoza). Cela évacue-t-il le problème, la
question de « Dieu » pour autant ? Dès lors qu’il y a impulsion,
énergie, volonté créatives, même venant de l’être, de l’entité qui se créent
eux-mêmes, n’y a-t-il pas « Dieu » ?
La science est peut-être,
au fond, plus proche de Dieu que toutes les religions réunies.
P. Laranco.
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