Terre ! Quand tu relèves ton manteau blanc
Sur des colliers d’ombres
Et de lumière –
Où puises-tu ton soleil ?
L’adoucissement de la pensée
Vient avec le recueil
De ta fantaisie
Inattendue –
Quand
Tu humectes de larmes
Le glacis de nos armes
Et nous nous en délestons
Avec toi …
La peau de ton ciel
Ramasse ta chair
Toujours … :
Dans les fleurs …
Nous allumons tous tes pores
En nous frottant les mains
A ton accueil
Avec
L’œil de la paix
Nous divisons les oracles
En les brûlant à tes sources
Souterraines
O terre de tous les multiples !
Combien de dépossessions
S’allument de tant
De murs bétonnés ?
Nos prenons tes montagnes –
Tes fleuves – tes déserts
Sous le sang des
Cascades
Qui font hurler l’irréparable
Arrachement à ton sol
Après avoir soufflé sur ton soleil
Et – quand les ombres
Auront été avalées …
Qu’importent éclairs et lumières !
Nous verrons fulminer
Des volcans dans
Nos cœurs
Endurcis –
Au creux du midi caressant
La parole – alors – sera chiffonnée
Par le silence où
Toi – terre
Ne sera plus ensanglantée
Par la nouveauté
Mais notre murmure
Te remplira
Nous toucherons les oiseaux
Et ferons danser
Tes jungles
A l’abri
Du « moi » conquérant
Des illusoires prophéties
Qui aveuglent l’humain
Fabriquerons-nous
Un nouveau ciel ?
Non ! Un voyage instantané
Dans l’éternité
Nous redonnera
La parole poétique
O terre fertile en nos silences !
Tu nous laisseras bruisser
Pour la joie
Avec
Le ferme allant de
La justice
Et nous « réarmerons »
D’autre en autre
Pour que rayonne le soi :
Nous-mêmes à l’affût de l’étranger
Qui y grandira
Comme sous le socle
Des montagnes …
Là où se font entendre
Les échos des fleuves
Et des déserts …
Là où les nuées batailleuses
Deviennent des marées
De nuages …
Là où les sources affleurent
En courant de glace
En glace
Pour épouser les pentes
Que nous aurons
Transportées
Dans nos rêves de pierres neigeuses
Jusque dans la brûlure
Des villes
Le chaos des rocs et des neiges –
Immobile dressé
Nous fera relever
Le pari d’installer de la hauteur
Dans le chaos du monde
Et toi ! Terre …
Nous t’entendrons vibrer
Sur la corde de nos orages …
Et nous usinerons dans nos chantiers
Des pièces brûlantes
Qui feront rugir
Et fondre
L’acier de
Toute guerre
Alain MINOD.
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