Ma grand-mère se balance entre le ressac et l'étrange terre.
Que faire des corps qui s'éloignent de son sommeil ?
Quand le ciel cherchera-t-il à comprendre
Nos yeux fermés par les nuages bleus ?
Aïeule qui m'enchanta à poser serment
En murmures d'insectes brûlés de solitude
J'ai remis du sel entre mes yeux pour brûler la mer.
Pour moi les grandes vagues
Déchargeront les tombes des marins
Tant sur les dunes que sur les quais
D'un désert perdu...
A nouveau les rideaux des cordages
Amassent le lointain en outre-mer.
Soudain je comprends les bateaux
Qui partent trop tard :
Je perce l'énigme du désert
Sur les fronts de multiples vétivers
L'horizon ne s'est jamais éloigné...
Qui m'enlève de moi :
Mon corps ou mon âme ?
Ô mon île nubile
Tu récites le premier corps qui m'enfantera sans cesse !
Car le lait n'abandonne jamais le blanc silence /
ET NUL NE VIEILLIT EN SON SEIN.
Khal TORABULLY,
in SIPAY - Revue littéraire seychelloise, numéro 10, 2013.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire