mardi 28 novembre 2017

Claude Sterlin ROZEMA (Haïti).




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dix vagues divaguent 
sur un temps de crise 
qui scalpe notre corps se fondant 
dans des houles d'ombres avec le précédent
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un espace interlope 
de vies maussades et de cris 
sans horizon 
derrière un frimas de cimetière 
qui devient un imbroglio de déchirures 
et de coutures
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une alternance sans fin des saisons
qui ont toutes en commun un langage
telle une manière nouvelle et initiatrice 
d'exprimer le changement de l'autre 
de le reconnaître en sa langue 
de voir et de comprendre son monde
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une espèce de grisaille 
renforçant la muraille du langage fataliste
rappelant les formes confuses 
des aigles en bourrasques
qui fendent la brillante rosée
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regardons les crocs des affres en face
comment dévorent-ils les malheurs du jour 
au cœur même d'un monde 
vécu dans le saisissement de la complexité 
tout en ignorant le choc collectif
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poètes que nous serons 
tels des oiseaux migrateurs 
planant jusqu'au fond des vallées 
parmi les couleurs et les odeurs
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n'est-il pas déjà temps 
de ramasser les fruits
pour la grange vide de la poésie
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tout ce qui existe d’inquiétant
sachons qu'elle s'en emparera
pour un coin accueillant toutes les langues
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(...)












Claude Sterlin ROZEMA
25 Novembre 2017










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