Je ne regarde pas en arrière. Je
fais semblant. Et, la nuit venue, avide, je me gave toujours des cendres de la
mémoire.
Sur le chemin de l’oubli, il y a
alors nos pas qui disent le passage, il y a les arbres qui cachent le temps et
nos secrets, il y a les passants, leurs récits et leurs mensonges, il y a les
mots, les miens et ceux du jour absent qui, frivole, oublie toujours sa plume
et son encrier à la lisière des rêves.
Ce soir-là, cependant, j’avais
rangé mes strophes et mes vers dans le cahier des songes. Deux élagueurs de
cadres et de champs me racontaient la ville et ses fragments et, dans le
tintamarre des images, les mots sont souvent vains pour dire l’instant.
Mais il n’est pas toujours utile
de chercher la réplique au silence.
Dans le miroir, le poète s’est
tu; un chasseur de lumière a alors pris le relais du poème.
Gillian GENEVIÈVE.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire