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Je m'appelle Caroline De Haas. Comme des millions de personnes à travers le monde j'ai été victime de violences sexuelles parce que je suis une femme. Comme pour beaucoup, les violences que j'ai subies ont eu des conséquences sur ma confiance en moi, ma santé, mes relations sociales et au final ma capacité à construire et penser ma vie librement. Nous sommes des millions de femmes, en France, comme à la surface de la planète à perdre du temps et de l'énergie, à gâcher une partie de notre vie à cause d'agresseurs qui ne sont, dans l'immense majorité des cas, jamais inquiétés, jamais nommés, jamais condamnés. Ce n'est plus possible. Ces violences ne sont pas une fatalité. Elles peuvent cesser. Cliquez ici pour agir avec moi. Comment ? En mobilisant l'ensemble de la société autour d'un objectif commun : zéro violence sexuelle. En faisant appliquer la loi, en formant les professionnel.le.s, en apprenant à chaque jeune de ce pays que la violence contre les femmes n'est pas tolérable, en lançant des campagnes de prévention massives pour changer les mentalités. C'est l'objet de cette pétition. Le Président de la République doit lancer un plan d'urgence pour mettre fin aux violences. Il peut y mettre les moyens. Il suffit qu'il le décide. Cela prendra du temps ? Peut-être. Mais si nous ne commençons pas, cela ne cessera jamais. Près d'une centaines de personnalités ont accepté de signer cette lettre au Président, publiée ce dimanche 5 novembre dans le Journal du Dimanche. Rejoignez-nous ! ----- Monsieur le Président, Nous savons votre agenda chargé. Vous n’avez pourtant pas pu passer à côté. Depuis des jours, plusieurs centaines de milliers de messages sont apparus sur les réseaux sociaux pour témoigner de l’ampleur des violences sexuelles que subissent les femmes en France. 1 femme sur 2 a déjà été victime de violences sexuelles.Certaines ne sont plus là pour signer cette tribune, mortes sous les coups. Certaines sont plus particulièrement concernées parce qu’elles sont en situation de handicap, lesbiennes ou subissent le racisme. L’avez-vous en tête lorsque vous vous déplacez, rencontrez des citoyennes et citoyens, présidez une réunion ou un dîner officiel ? Une sur deux. Monsieur le Président, les premières signataires de cette lettre ont été, comme tant d’autres, harcelées, agressées ou violées. Comme tant d’autres, elles ont souvent du faire face au déni de leurs entourages, à l’absence de prise au sérieux par les services de l’État, à la tentative de notre société de leur faire croire que ce n’était pas si grave ou qu’elles avaient bien dû faire quelque chose pour en arriver là. Toutes et tous, nous sommes témoins du silence vertigineux de notre société. Un insupportable déni collectif. Au fond, notre société maltraite les femmes. Monsieur le Président, tout cela, vous le savez. Alors, pourquoi cette lettre ? Parce que vous avez le pouvoir de faire en sorte que ces violences sexuelles cessent. La puissance publique a déjà réussi par le passé à changer des mentalités et des comportements qui nous semblaient inamovibles tellement ils étaient ancrés dans nos habitudes. Qui aurait dit il y a 30 ans que nous réussirions à diviser par 4 le nombre de morts sur les routes ? Qui aurait dit il y a 20 ans que le tri du papier semblerait aujourd’hui presque une évidence ? Monsieur le Président, dans la rue, au travail comme à la maison : l’intolérance aux violences doit devenir la norme. Je vous demande en signant cette pétition de décrétez un plan d’urgence. Maintenant. 1. Doublez immédiatement les subventions des associations qui accueillent les femmes au téléphone ou physiquement et doublez le nombre de places d’accueil pour les femmes victimes. 2. Organisez dès 2018, de manière systématique et obligatoire, une formation de tous les professionnel.le.s en contact avec des femmes victimes : enseignant.e.s, magistrat.e.s, policier.e.s, gendarmes, professionnel.le. s de santé, notamment de la santé au travail. 3. Créez au collège un brevet de la non-violence sur le modèle du brevet de la sécurité routière, obligatoire dès la rentrée prochaine. 4. Rendez obligatoire la formation des salarié.e.s et managers à la prévention du harcèlement sexuel au travail, instaurez une négociation obligatoire en entreprise sur ce sujet et protégez l’emploi des femmes victimes. 5. Lancez une campagne nationale de prévention équivalente à celles que nous avons connues sur la sécurité routière, campagne que vous pourriez venir présenter au JT d’une grande chaîne pour affirmer, en tant que chef de l’État, que les violences n’ont plus leur place dans notre pays. Cela ressemble à un plan d’attaque ? C’en est un. Monsieur le Président, nous sommes face à une crise grave. Êtes-vous de notre côté ? Parmi les premières signataires : Laure Adler (journaliste), Anne Alvaro (comédienne), Lisa Azuelos (réalisatrice), Lauren Bastide (journaliste), Alexandra Baudelot (curatrice - critique d’art), Yamina Benguigui (réalisatrice présidente de l’Institut Robert Schumann), Julie Bertuccelli (réalisatrice), Sophie Binet (syndicaliste CGT), Dominique Blanc (comédienne), Eloïse Bouton (journaliste et militante féministe), Lénaïg Bredoux (journaliste), Zabou Breitman (comédienne), Marie Cervetti (militante féministe), Pauline Chabbert (féministe), Christine Citti (comédienne), Fanny Cottençon (comédienne), Nadia Daam (journaliste), Audrey Dana (actrice, réalisatrice), Florence Darel (comédienne), Eva Darlan (comédienne), Laurence De Cock (historienne), Caroline De Haas (militante féministe), Maria de Medeiros, (comédienne, réalisatrice), Tatiana de Rosnay (écrivaine), Christine Delphy (féministe), Emilie Dequenne (comédienne), Rokhaya Diallo (journaliste), Valérie Donzelli (actrice, réalisatrice), Héloïse Duché (militante féministe), Nassira El Moaddem (journaliste), Fatima El Ouasdi (Présidente-fondatrice de Politiqu’elles), Louane Emera (chanteuse, actrice), Emma (blogueuse féministe), Andréa Ferréol (comédienne), Giulia Foïs (journaliste), Elodie Font (journaliste, auteure), Carol Galand (journaliste), Valentine Goby (écrivaine), Clara Gonzales (féministe), Anouk Grinberg (comédienne), Lucie Groussin (militante féministe), Véronique Haché (directrice générale Autolib Vélib métropole), Imany (chanteuse), Agnès Jaoui (auteure, metteur en scène Théâtre & Cinéma, comédienne), Kee-Yoon Kim (humoriste), Lola Lafon (écrivaine), Anne Lafont (historienne de l’art), Mathilde Larrere (historienne), Sandra Laugier (philosophe), Valérie Laurent (médecin), Lilâ Le Bas (présidente de l’UNEF), Michèle Le Doeuff (philosophe, féministe), Lidia LeBer Terki (réalisatrice), Titiou Lecoq (auteure), Alice Loffredo (féministe), Louison (dessinatrice), Johanna Luyssen (journaliste), Michela Marzano (philosophe), Mathilde (Auteure-compositrice), Caroline Mecary (avocate), Anna Mélin (féministe), Françoise Milewski (économiste), Anna Mouglalis (comédienne), Tania Mouraud (artiste plasticienne), Selma Muzet Herrstrom (militante féministe), Diariata N'Diaye (présidente de Resonantes), Helena Noguerra (chanteuse, comédienne), Océane Rose Marie (Comédienne, auteure), ORLAN (artiste plasticienne), Emmanuelle Piet (médecin), Sophie Riche (youtubeuse), Brigitte Roüan (actrice, réalisatrice), Sandrine Rousseau (économiste), Nadia Roz (comédienne), Céline Sciamma (scénariste, réalisatrice), Maren Sell (éditrice et écrivaine), Charlotte Silvera (cinéaste), Rachel Silvera (économiste), Béatrice Thiriet, (compositrice), Céline Verzeletti (syndicaliste CGT), Hélène Vincent (comédienne), Virginie Wagon (auteur-réalisatrice), Soledad Zignago (économiste) |
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