... Mânes de ma mère, voyez cette manne qui tombe
Neige d'amour descendue sur l'aile de la Colombe Dont les pétales sont devenues tes paupières
Florilège de flocons blancs au désert de notre âme À jamais écloses au pays de l'autre lumière!...
Où le manteau du silence impose sa calme lumière ...
Où le manteau du silence impose sa calme lumière ...
Et qui élève pour toi cet hymne à l'Amour ! ...
... Ô mots ayant perdu mémoire de votre haut lignage
Le poète vous éveillera-il de ce songe immémorial
Où dorment les sons chargés de primitives images ...
...Naïve voix du poème issue d'une absence de Mère
Native éclosion de la Rose au seuil d'outre-lumière ! ...
- Georges de Rivas Ce que la Colombe dit à la Rose - L' Harmattan - Collection Poésie(s)
Le Poète
Or voici qu'en songe est apparu cet être qui conte l'histoire des naufrages et
la mémoire des naufragés, car il n'y a pas qu'en mer de Thrace ou d' Egée
que se produit le drame des réfugiés et il est bien d'autres lieux de mer qui
portent trace de cette tragédie !
Or nous avons vu passer les chevaux du deuil, les chevaux noirs de la mort qui
volaient au dessus de la plage de Bodrum ...
Nous avons vu passer les chevaux noirs de la mort qui portaient le corps
d'Ayral Kurdi, l'enfant gisant sans vie sur la plage de Bodrum
Nous avons vu passer l'ouragan exulté des lunes noires de la mémoire puis
hennir au cœur de ces vents lugubres, les chevaux de la mort soulevant les
crinières du deuil aux confins où l'Europe dissipe le parfum de sa gloire ...
Et quand notre oeil fermé vint à sortir de cette nuit de cauchemar, quand
l’oeil tremblant du coeur vint à s'ouvrir au seuil de ce néant
Il vit monter du puits artésien de la douleur un fleuve de larmes secrètes
sur les joues de millions d'âmes ...
Or nous avons cru voir alors Europe qui se tenait près d'Eurydice, et ce
choeur d'éternels amants qui devisaient sur le destin du monde ...
Eurydice
... Notre route c'est la voûte étoilée reflétée dans la tête enchantée d'Orphée,
C'est la route d'éternelle poésie que les anges élèvent dans nos coeurs ...
C'est la route du songe révélé à nos ombres qui ouvrent leurs paupières sur
de nouveaux mystères auxquels la lyre du poète fait écho ...
Car je suis plus que l'Amante et la Muse, je suis le visage de la vie et de la
mort, je suis la face invisible de l'amour et son mystère indicible, ...
Je suis la neige pure où Orphée suivant ma trace silencieuse de mortelle
laissa perler la sueur de son âme et la rosée de ses sanglots
Je suis le silence de la neige où perlent les gouttes de son sang, les traces
de son chant qui conduit les poètes au sanctuaire du silence le plus haut ...
Je suis la douleur et l'espérance des coeurs aimants et j'invite à présent
les meilleurs à reconnaître Orphée dans ce cortège de migrants ....
Voilier d'augures veillé par des ailes de colombe, voilier de foudre où sur le vélin de ses voiles transies d'orages surgit avec son peuple de présages ce pur regard de feu jailli de la profonde nuit
Je suis la Beauté qui fulgure et s'évanouit à l'heure où le voilier de neige de la nuit fond l'écume de ses songes aux feux du poème levé parmi les sons d'une aube inouïe ! ....
Georges de Rivas Orphée au rivage d'Évros Éditions du Petit Véhicule
Le
TERRITOIRE DU POÈME
VENDREDI 23 MARS 2017
à 15H 30
BRASSERIE
« LE FRANÇOIS COPPÉE »
(1er étage) 1, Boulevard du Montparnasse M° Duroc
(Consommation de 6,50 Euros)
(Consommation de 6,50 Euros)
aura la joie de recevoir
GEORGES de RIVAS
pour ses deux derniers recueils
et
Mireille Diaz-Florian : Orphée au rivage d'Évros nous place dès le seuil « aux lisières du songe et du réel ». Le lecteur est saisi par le style incantatoire qui ne cessera de le hanter tout au long de l’ouvrage. Le choix rhétorique de l’épopée assumée jusqu’à l’emphase, opère comme un moyen de rompre avec une réalité pour nous plonger dans un univers onirique où la psalmodie, la prosopopée font résonner les voix des héros et des demi-dieux antiques.
Mais, fondé sur la pérennité du mythe, le texte nous ramène au réel. La géographie du mythe se superpose étrangement à celle du monde contemporain, traversé par les routes des migrations. Orphée, Eurydice, Didon, Europe, Aristée foulent inlassablement les rivages de la Méditerranée, « mer d’Ulysse couleur lie de vin » où s’échoue, aujourd’hui, la cohorte des migrants « marcheurs en déroute ». On pourrait apercevoir Enée, fuyant une Troie dévastée, son père Anchise sur les épaules. Sur les mêmes rivages, de la Thrace, de la Grèce, aux plages de Carthage et d’Italie, abordent les hommes victimes de l’errance. Georges de RIVAS par le souffle lyrique, soulève les questionnements infiniment irrésolus, que l’épopée comme la tragédie, ont initiés. Des ombres nous enferment dans la fascination du mythe. Lecteurs de la fable, métaphore de notre temps, nous devenons les témoins impuissants, tels les dieux, qui de l’Olympe, ont regardé les ravages des guerres humaines.
La composition en spirale suscite dans sa poussée baroque, un double mouvement temporel où le lecteur appréhende en même temps les archétypes de l’épopée et la violence de l’actualité... L’épopée devient le recours symbolique à la violence de l’Histoire...
Invité spécial au festival de poésie « Letras en La Mar » Puerto-Vallarta ( Mexique) en 2017, il reçoit la plus haute distinction de l'événement -El Caracol de Plata – L'escargot d'Argent-. Le mystère orphique est sa source d'inspiration et sa Conférence inaugurale était intitulée Orphée au rivage de l'Hèbre ou le mystère de l'échophanie : "...Orphée se fait l'écho des psaumes d'Univers portés par les vents solaires et le souffle de l'inspiration. L'invisibilité d'Eurydice aimante son accès à l'invisible et son absence est l'origine de son voyage dans les abîmes insondables du silence où songe la mort de sorte que la poésie, la grâce de son chant, ne surviennent sous forme d'inspiration, que lorsque ce silence-là prend la parole..."
Invité par l'Université de Saint-Denis de la Réunion pour le Bicentenaire de la naissance du poète Leconte de Lisle, il a donné ce 9 février une Conférence intitulée : « Leconte de Lisle dans son rapport à Orphée ou "Le chant qui n'étant pas est toujours entendu » , Georges de Rivas est à l'origine du Printemps des poètes qui se déroule chaque année au Château de Solliès-Pont dans le Var sous l'égide de « La Voix d'Orphée ».
OEUVRES :
La Rose circumpolaire
Jubilé de l'Exil Éditions Persée 2012
Ce que la Colombe dit à la Rose Éditions de l'Harmattan 2016
Orphée au rivage d'Evros Éditions du petit Véhicule 2017 (qui fait l'objet d'un projet d'Opéra)
La Poésie au péril de l'Oubli (essai sur la poésie) Éd. L'Harmattan 2014
L'avènement de la Voix et l'Image euphonique Revue Chiendents n° 72 Éditions du Petit Véhicule
PRÉSENTATION Patrick QUILLIER
LECTURES Georges de RIVAS Catherine JARRETT Patrick QUILLIER Carolyne CANNELLA
de poèmes extraits de Ce que la colombe dit à la rose , Orphée au rivage d'Évros
Le TERRITOIRE DU POÈME associé à La CLAIRIÈRE de NADINE
(fondé par Anne STELL, repris en 2009 jusqu’en mars 2016 par Christian DEUDON et Nadine LEFEBURE, puis par Catherine Jarrett et Christophe Bregaint)
animé par Catherine JARRETT
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