lundi 19 mars 2018

José LE MOIGNE (Martinique/Bretagne).



NORD




Pourquoi voudriez-vous
absolument que je me nomme
sous l'arc de mes os
s'échappent des tracées
et je n'ai pas choisi

*

Garde pour toi la mort
et ses pétales bleus
même si ta caméra
n'esquisse qu'une contre-plongée
j'aime voir ton ombre
donner à la lumière
l'inquiétude d'un mot

*

Pareil à une conque
et comme elle résonnant
au vent lunaire qui s'attiédit
sur les façades grises
je suis cette hirondelle
que tu croyais frôler

*

A présent bien ancrée
l'approche du soleil
Le passage du fleuve
grave de secrètes rides 
j'étais vraiment l'enfant
d'une seule vallée

*

Tous les regards sont effacés
qui menaient au passé
les chiens sont fous
et hurlent à la mort
l'hiver damne le pion
au guetteur de l'aube





















José LE MOIGNE.
1992






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