En écho à la lettre de Yann Moix au Président de la République nous voulons lancer un appel à la mobilisation du monde intellectuel, associatif et médical pour la défense des valeurs humaines à Calais, et pour que soit mis un terme aux violences qu'y subissent les exilés.
Cet appel s'adresse également à toutes les citoyennes et tous les citoyens français. Car la République est comme son nom l'indique "chose publique" et non la propriété de ses élus ou de ses penseurs... On a promis de punir les auteurs des violences policières. Punir ne sert à rien dans ce cas de figure. Gouverner ce n'est pas réprimer : gouverner c'est prévoir. Aucune punition ne rendra son œil à ce jeune exilé de 16 ans... Et nul ne pourra punir tous ceux qui dans les forces de l'ordre ont commis ces fautes, car ils sont trop nombreux. De plus, ils commettent la faute de bonne foi car pour la plupart d'entre eux ils pensent agir ainsi dans l'intérêt des français. Là est le problème spécifique à Calais. Ces policiers sont livrés à eux même; et les ordres qui leur sont donnés sur le fond de leur mission ne fixent ni le champ ni la forme de leur exécution.
On leur demande d'éviter "par tous moyens" la création de points de fixation, et parallèlement d'empêcher "par tous moyens" lesdits "migrants" de pénétrer en Angleterre. Cela sans préciser la limite de ces "moyens", et sans veiller à ce qu'ils soient conformes au cadre fixé par la Loi. Notamment dans l'article 122-5 du code pénal, et L435-1 du code de la sécurité intérieure. Ces deux articles stipulent sans aucune réserve que l'agent de sécurité publique ne peut faire usage de ses armes qu'en cas de légitime défense et d'absolue nécessité. En aucune manière, comme moyen d'attaque. Cela si et seulement si la vie de l'agent ou celle d'un tiers est clairement menacée par un agresseur.
Ce n'est pas ce qui se passe à Calais où tous les jours de jeunes gens inoffensifs et désarmés sont matraqués et gazés jusque dans leur sommeil par les forces de police qui veulent ainsi les déloger en détruisant leurs campements de fortune et en portant atteinte à leur intégrité physique; c'est à dire, selon eux, "par tous moyens". Ces moyens ne sont ni légitimes ni légaux. Et le ministre de l'intérieur devrait adresser une circulaire très claire aux forces de police leur intimant sur le champ de cesser d'agir ainsi sous peine oui, dès lors, de s'exposer à de graves sanctions.
Par ailleurs et dans la continuité de son discours à l'ONU, le Président de la République, comme le lui permet l'article 5 de notre Constitution qui lui donne en charge la bonne application des traités, doit mettre fin par son pouvoir discrétionnaire au très contestable accord du Touquet. Cet accord qui pouvait encore avoir un sens lorsque l'Angleterre faisait partie de la communauté européenne n'a plus aujourd'hui aucune raison d'être.
L'Angleterre qui rejette désormais l'Europe n'a plus à exiger de la France, même contre argent sonnant et trébuchant, que nos policiers soient mués en mercenaires de la Perfide Albion. Qu'il existe ou non des moyens de Droit pour atteindre cet objectif, il appartient au Président de la République d'en dédouaner la France pour la préservation de son Honneur, de ses valeurs et La Défense des Droits Humains.
L'argent que touche l'État français pour protéger la frontière anglaise est un argent sale car il vient en paiement du sang et de la douleur. Cet argent Il faut le rendre ou le déduire de la facture européenne de l'Angleterre.
Une fois la France sortie "des accords du Touquet", elle pourra consacrer tous ses "moyens" à l'accueil des exilés et aux soins qui sont dus à leur Personne Humaine. La France pourra également obtenir dès lors de ses forces de police une plus grande efficacité dans le démantèlement des réseaux de passeurs qui infestent notre pays.
Seul le Président de la République peut désormais guérir la France du cancer de Calais . Il est le seul en vérité à pouvoir extraire cette tumeur du cœur de notre pays. Et cette tumeur, c'est l'accord du Touquet. Il est temps de délivrer la France de cette accord obsolète et indigne ! De restaurer à Calais l'honneur écorné de la France. J'assure à Yann Moix mon soutien confraternel et j'appelle toutes celles et ceux qui souhaitent mettre fin aux accords du Touquet à le manifester "Par Tous Moyens".
Francis Lalanne
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