Chers
amis, c’est avec grande joie que nous inaugurerons vendredi 15 février 2019 au
TERRITOIRE du POÈME les Poètes oubliés
:
ainsi
Guy Allix dans En
chemin avec Angèle Vannier ressuscitera-t-il pour nous la poète Angèle Vannier.
Nous
aurons le plaisir d’accueillir ensuite
François Minod pour la
parution de son Tisser le dire,
puis,
François Minod nous présentera VOIX ,
la très belle revue qu’il a
conçue avec Mireille Diaz-Florian .
***
***
(…) De ma vie je n'ai jamais vu Comment font les oiseaux
sous les forêts lointaines
Plus
beau visage que sa voix
Pour découper le gel avec leurs ciseaux blancs (…)
Plus
beau visage mis à nu
Par le silence de mes doigts.
Angèle Vannier
Le
TERRITOIRE
DU POÈME
VENDREDI 15 FÉVRIER 2019
à 15H 30
BRASSERIE
« LE
FRANÇOIS COPPÉE » (1er étage)
1, Boulevard
du Montparnasse , 75006 Paris
M°
Duroc
(Consommation
de 6,50 Euros)
aura
donc grande joie de recevoir tout
d’abord
GUY ALLIX « et »
Angèle Vannier
grâce
à «leur»
essai
En chemin avec Angèle Vannier
Quelques pas, incertains, dans l’énigme
Editions unicité.
« Mon petit livre, je
voudrais qu’il soit un enfant du plaisir et de l’amour. Je voudrais que le
lecteur (et toi bien sûr dans ton je ne sais où) y sente le bonheur et le
plaisir toujours. Je voudrais que, même là où je tente de fouiller un peu, et
parfois laborieusement, dans les eaux profondes de tes poèmes et de tes dits,
le lecteur ne s’ennuie pas trop. Je voudrais que mon lecteur puisse jouir (oui,
quel beau mot) de mes toutes petites trouvailles quand j’en ai faites, aidé par
ceux qui m’ont précédé dans cette exploration… » Guy Allix
Lettre à A. V.
…Retrouver la voix, la vie et le sens de la quête
d’Angèle Vannier, grande poète du 20e siècle aujourd’hui trop oubliée, à partir
de l’étude patiente de quatre textes principaux qui ouvrent sur son art
poétique, sa mystique de l‘amour et creusent au plus profond de l’énigme...,
c’est le propos du livre de Guy Allix
autour de « cette poète devenue aveugle à vingt ans et qui n’en demeure
pas moins l’une des plus belles voyantes » .
Marie-Josée Christien
(Spered gouez) :(…) Guy Allix écrit toujours au plus près du doute. Comme
l’indique le sous-titre Quelques pas, incertains, dans l’énigme, sa recherche,
patiente et mouvante, avance dans l’incertitude, à la quête des accointances
élémentaires avec son énigme. Car « l’œuvre d’Angèle est toute énigme ». A
cette énigme fondatrice s’entremêle et s’imbrique le mystère de sa vie
personnelle qui comporte bien des zones d’ombre, en particulier sur son enfance
passée auprès de sa grand-mère de 8 mois à 8 ans.. Par son « alchimie amoureuse
», l’œuvre multiple d’Angèle Vannier tient en éveil et nous ramène à
l’inconscient collectif, à la profondeur des mythes ancestraux. « C’est une
poésie qui n’apaise pas mais insécurise », constate Guy Allix qui sait par
ailleurs que «le poème n’est pas réponse » mais « questions insistantes,
lancinantes » (…) « Si l’énigme recule sans fin comme l’horizon devant le
poète, c’est qu’il n’est pas là pour la résoudre mais pour la poser, pour la
donner à voir et à lire »… sur le chemin, pas à pas, il a recueilli des petits
cailloux qu’il métamorphose pour nous en précieuses pépites.
Michel Baglin (Texture, sept 2018) : (…) Analysant finement
son art poétique à travers quelques-uns de ses poèmes de périodes différentes,
Guy Allix met en évidence ce renversement qui a transformé la nuit en aventure
et en source d’écriture. Il décortique aussi certains vers et certaines images
pour tenter de comprendre les enjeux souvent métaphysiques et spirituels d’une
poésie assez abstraite qui repose beaucoup sur le questionnement et n’a de
cesse de réactiver l’énigme du monde et du vivant.
Jean-Pierre Siméon (courriel à Guy Allix) :
(…) j'ai lu ton essai sur Angèle, il est remarquable de justesse et de probité.
J'y retrouve tout ce que je sais d'Angèle, il est même troublant de voir
combien sans donc l'avoir rencontrée tu la connais si bien…
Angèle
Vannier , née le 12 août 1917 à Saint-Servan (Ille-et- Vilaine), est placée à
sept mois chez sa grand-mère maternelle dans le castelet de
Bazouges-la-Pérouse. A 21 ans, alors qu’elle suit des études de pharmacie, elle
est atteinte d’un glaucome et perd la vue. Elle publie son premier recueil, Les
songes de la lumière et de la brume en 1947. Le second recueil, L’arbre à feu
(1950) est préfacé par Paul Eluard qui la considère comme une très grand poète.
Elle est chantée par Edith Piaf qui obtient avec Le chevalier de Paris
_d’Angèle V._ le grand prix de la chanson française. Le chevalier de Paris sera
repris par Yves Montand, Franck Sinatra, Marlène Dietrich etc... En France et à
l’étranger, Angèle obtient un vif succès comme poète et diseuse. À partir du Sang
des nuits (1964), sa poésie devient plus énigmatique. Elle revient à
Bazouges-La-Pérouse en 1973, publie chez René Rougerie et continue d’écrire
jusqu’à sa mort en 1980 à Bazouges-
Guy Allix, poète, auteur jeunesse, critique
littéraire, auteur de nombreux recueils de poésie aux éditions Rougerie, au
Nouvel Athanor et aux éditions sauvages, plusieurs fois Lauréat de l’Académie
française, prix Paul Quéré 2017-2018, est également auteur-compositeur-interprète
et se produit sur scène dans des récitals de poésie et chansons en France et à l’étranger.
ensuite …
La
porte claqua
En
plein désert
Et
puis
Plus
rien
Serait-ce
cela
Personne
Une
porte qui claque
En
plein désert
Et
puis plus rien ?
*
Il
la regardait sans cesse, elle feignait de ne pas le remarquer, et plus elle
feignait et plus il la regardait. Jusqu'au moment où il détourna son regard et
contempla la mer. Elle se jeta à l'eau et disparut dans les flots. Il ne la vit
pas ou feignit de ne pas la voir.
*
LE
PRESQUE RIEN – On flirte avec le presque rien, ce n’est pas bien vendeur, mais
on continue tout de même. – Finalement, on pourrait se passer du presque, mais
qu’est-ce qui resterait ? Un temps très long
… nous aurons le plaisir d’accueillir
François MINOD
pour son recueil Tisser le
dire
avec les Peintures, papiers collés, monotypes
de
Catherine
SEGHERS
Editions du
Petit Véhicule
Mireille Diaz-Florian (POSTFACE) : Ouvrir un recueil de François
Minod, c’est une certaine manière d’entrer par effraction dans un univers de
mots qui sont les nôtres, chaque jour, parfois, sinon toujours, et d’avoir
ainsi la sensation qu’ils nous ont été dérobés. Il nous aura prévenus :
Parfois, je prends un mot qui traîne par là et je l’emmène au pays des
mots-dits. On pourrait alors avoir l’impression de déjà-vu, déjà lu et le
quitter, pas-vu, pas-pris (…) Ses textes … nous mènent à une zone
intermédiaire, dans le noir clair où le dialogue avec soi et l’autre, confirme
le pouvoir corrosif de l’humour, pour laisser deviner l’espace déchiré du
dedans. Des voix surgissent, bruissantes
de questions. Ce sont les nôtres. Celles que nous pose le monde alentour,
celles qui traitent de nos affaires de jour, de nos affaires de nuit. Nous suivons des personnages qu’on devine en
coulisse, qui n’attendent que ça, qu’on vienne les chercher dans le magasin des
accessoires. Il faudra tenir compte d’un dernier aveu: Écrire c’est croire que
quelqu’un va entendre ce que tu dis. Nous sommes sur les traces laissées par
l’empreinte des mots. Il convient juste de nous les entendre lire.
Dominique Zinenberg : ( Francopolis) (…) Tout est une question
de dosage, de précision comme s’il tendait au rien. Dire le peu, entretenir
l’art de la litote, suggérer, suspendre, ciseler, raboter, surprendre et
toucher par ce cheminement difficile, voire escarpé, le cœur sensible,
inaltérable de la poésie, quitte à en passer par l’absurde ou ce qu’on appelle
abusivement ainsi, (…) Même quand les
textes ne sont pas des dialogues, la façon de jeter les mots de n’importe quel de
ses poèmes est une adresse à l’autre. Soit parce que les mots du « dire » se
trouvent dans le poème, soit parce qu’il y a un « je » et un « tu » ou bien un
« on », soit parce qu’il y a une interruption, un suspens, un point brusque qui
fait surgir l’altérité. Le dialogue
toutefois reste le fonctionnement le plus fréquent. Rien d’étonnant à cela
quand on sait combien François Minod est attaché au théâtre, à la mise en voix
des textes, à la théâtralisation minimaliste de ses dialogues. Tisser le
dire c’est peut-être avant tout
partager le dire avec d’autres comédiens, complices, et avec un public qui
réagit (…)
Catherine Seghers, née à Nîmes, étudie le dessin à L’atelier de
la Grande chaumière. Hanz Bellmer lui fera découvrir la gravure. Elle travaillera
la taille douce à L’atelier Friedlander. La peinture deviendra son moyen d’expression privilégié. Elle
participe à de nombreuses expositions de groupe à Buenos-Aires, Mexico, Copenhague, a illustré un ouvrage de bibliophilie «
Télégramme de nuit » de Louis Calaferte ainsi que les 4 volumes de son « Théâtre complet ». Elle participe à l’exposition Le belvédère
d’André Pieyre de Mandriargues.
Plusieurs expositions personnelles lui sont consacrées à
Paris,
Hambourg, Tokyo.
André Pieyre de
Mandiargues : inhabituels, originaux,
captivants certes sont les jeux imaginaires que présentent à nos yeux
les tableaux de Catherine Seghers
En vérité, comment ne
pas être sensible à la jolie matière et au très agréable choix des couleurs
douces : gris bleu, gris rose, gris violet, bistre grisé ou rosé, terres
pâles qui peignent ici les fonds comme
le décor, le voile des vêtements ou la peau des êtres étranges qui les
habitent. Est-ce parce que je me sens si proche du Japon aujourd’hui que je
trouve un accent japonais dans l’expression de ces rêveries ? (…)
François MINOD : auteur
de cinq ouvrages publiés aux Editions Hesse et illustrés par Catherine Seghers
: Au fil de l’autre (2008) Grain à moudre (2009) Toc à
trac (2011), suivi de Le Déplieur, L
’homme au banc (2013), Tant que les mots disent (2015), et d’un récit Le Buste blanc (Leo Scheer
@, 2009), il est membre du comité de lecture de la revue Francopolis et a créé avec Mireille Diaz-Florian la revue VOIX .
En dernière partie de
séance François MINOD nous présentera
VOIX
la
revue qu’il a créée avec Mireille Diaz-Florian à l’occasion des dix ans du
Buffet littéraire : la revue littéraire et artistique VOIX a pour ambition d’ouvrir ses colonnes à des auteurs qui ont
retenu l’attention des responsables de ladite revue par la singularité de leur voix, qu’elle soit
littéraire, théâtrale ou poétique. De même, la rubrique Voix d’ailleurs permet de
faire connaître des auteurs étrangers en version bilingue.
Chaque
numéro de la revue ouvre ses pages à
un artiste (peintre, graveur, sculpteur,
photographe…) dont l’œuvre entre en
résonance avec l’esprit de la revue.
Dans
le dernier numéro de VOIX :
(…)
Là – on croit voir ton rire éclater aux nuages: (…) Mutines dames et
petites filles
l’histoire d’un désir qui
n’en finira pas
Feignent la poupée
de sauter l’orage et boire
l’ire au pas-
Pour tirer les cartes
sage avec Catherine ajoutée
aux visages (…)
Brouiller les pinceaux
Alain Minod
Jouer
Jouir
La liberté est leur partage (…) Agnès Adda
« Tu signes tes tableaux de ton prénom et il a
fallu attendre ta mort pour que je connaisse ton patronyme que j’ai depuis
oublié. Cette signature est juste. Elle correspond à ton authenticité, cette
façon qui est tienne de t’ajuster au monde. D’être là. Tu te places debout, le
regard planté dans l’épaisseur des rêves de ceux qui te rencontrent et qui ne
peuvent que confirmer la force de ta présence (…) » M. Diaz-Florian
le
peintre Rached que nous venons de perdre.
***
_ LES
AUTEURS PUBLIÉS DANS LA REVUE POURRONT NOUS OFFRIR CE PLAISIR DE LIRE LEURS POÈMES OU PROSE _
***
LECTURES Guy
ALLIX Catherine JARRETT François MINOD
***
Le TERRITOIRE DU POÈME associé à
La CLAIRIÈRE de NADINE
fondé
par Anne STELL, repris en 2009 jusqu’en mars 2016 par Christian DEUDON et
Nadine LEFEBURE
animé par Catherine JARRETT
***
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire