Difficile de passer à côté. Depuis quelques jours, les images de violences policières sont partout. Les soignants s'inquiètent et se mobilisent devant l'affluence de blessures "de guerre". C'est le cas de Laurent, neurochirurgien et chef de service au CHRU de Besançon, qui lance l'alerte sur l'utilisation d'armes dites sub-létales.
Pourtant, sourd à cet appel, le Conseil d'Etat a validé aujourd'hui l'usage des lanceurs de balles de défense (LBD) pour le maintien de l'ordre. Rejoignez Laurent et les 78 000 signataires de sa pétition pour un moratoire sur l'usage de ces armes dangereuses. Ajoutez votre voix à son appel.
Sarah et toute l'équipe de Change.org |
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Pétition de Laurent THINES France
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83 100 Signataires
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Chers collègues,
Je m’appelle Laurent Thines. Je suis neurochirurgien et chef de service au CHRU de Besançon. Soignant comme vous, j’ai été particulièrement choqué par les photos prises et les lésions observées chez les personnes blessées lors des mouvements de manifestation. Beaucoup, très jeunes (potentiellement nos enfants), ont été mutilés alors qu’ils ne représentaient aucune menace pour les forces de l’ordre. Le cas de la jeune Fiorina, étudiante picarde de 20 ans touchée à l’oeil par un projectile de LBD4O le 8 décembre 2018 en est un des plus tristes exemples (photo).
Je crois qu’il est de notre devoir, en tant que soignants d’alerter sur la dangerosité extrême de ses armes, dites sub-létales et c’est pourquoi je viens de lancer cette pétition "Les soignants français pour un Moratoire sur l’utilisation des armes sub-létales". Je souhaiterais savoir si vous voudriez participer en signant ce communiqué pour porter notre voix et en diffusant cette pétition auprès de vos contacts médicaux et paramédicaux :
"Les différents mouvements de revendication qui ont eu lieu ces dernières années dans notre pays (manifestations de lycéens, écologistes, travailleurs, gilets jaunes) ont montré que de nombreux concitoyens ont été gravement blessés par l’utilisation de lanceurs de balle de défense (flash-ball, LBD40) ou de grenades (de type lacrymogène ou désencerclement).
Les récents événements ont permis de rapporter à ce jour plus de 90 blessés graves parmi les manifestants en relation avec le mésusage de ces armes (personnels non formés, non respect du règlement ou des conditions d’utilisation, ciblage volontaire de l’extrémité cervico-céphalique). Les lésions constatées et prises en charge par Nous, personnels soignants, dues à ces armes utilisées sur des personnes parfois très jeunes ou âgées, exerçant leur droit à manifester, sont choquantes et inacceptables : énucléation, amputation d’extrémité de membre, fracas maxillo-facial et dentaire, traumatisme cranio-cérébral engageant le pronostic vital… Tant de vies ont été ainsi sacrifiées…
Une étude récente, publiée en 2017 dans le British Medical Journal Open, rapporte une collection internationale de 1984 cas de traumatismes liés à ces armes dites « sub-létales » : le risque cumulé de décès (3%) ou de handicap séquellaire grave (15,5%) est d’1 chance sur 5. Cette étude confirme donc l’extrême dangerosité constatée dans notre pays de ces armes, au même titre que les armes à feu.
(Haar RJ, Iacopino V, Ranadive N, et al. Death, injury and disability from kinetic impact projectiles in crowd-control settings : a systematic review. BMJ Open 2017;7:e018154. doi:10.1136/ bmjopen-2017-018154)
Pour toutes ces raisons, Nous, soignants (médecins, chirurgiens, urgentistes, réanimateurs, infirmier(e)s, aides soignant(e)s…) apolitiques et attachés à l’idéal de notre pays, la France, au travers de la déclaration des Droits de l’Homme, de la Femme et du Citoyen, demandons qu'un Moratoire soit appliqué sur l’usage des armes sub-létales de maintien de l’ordre en vue de bannir leur utilisation lors des manifestations." |
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