mardi 19 février 2019

RÉACTION, par Patricia LARANCO.



On peut vouloir la paix et tenir à son maintien pour des tas de raisons, dont certaines sont admirables (ainsi, au nom d'un idéal très haut placé, comme c'était le cas de JÉSUS, du MAHATMA GANDHI, de Martin Luther KING ou de Nelson MANDELA). L'on peut, de la même manière, être prêt à la défendre par réflexe, par amour tripal de la Vie et par répulsion envers tout ce qui est susceptible de l'agresser, de la détruire (comme c'est le cas des femmes, qui cherchent à protéger leur progéniture des absurdes, rapaces et terribles jeux guerriers masculins). Mais, à côté de cela, l'on peut aussi s'y attacher pour des motifs autrement moins nobles, qui sont tout simplement la peur, l'apathie, la couardise, les œillères de l'égoïsme, le désir, par-dessus tout, de voir son petit bonheur et ses chères petites habitudes bien ronronnantes demeurer intactes (cela, on le vit bien, en France, de 1940 à 1945, chez une grande partie de la population).
Aujourd'hui, du moins dans les pays dit "développés et modernes", il y a trop d'abondance, trop de sécurité, peut-être, pour que les gens n'y aient pas pris goût et ne s'y soient pas habitués.
L'hédonisme et le consumérisme de masse qui sont apparus au XXe siècle, aux lendemains de la Seconde guerre mondiale, ont fabriqué (surtout en Europe) une catégorie d'Hommes hyper-protégés, gavés ad nauseam d'objets, de distractions, de libertés et de loisirs, auto-centrés comme ce ne fut jamais le cas auparavant dans l'histoire de l'humanité. "Panem et circenses", dans une version hyperbolique, et inédite. Tout cela grâce à un environnement hyper-organisé, hyper-contrôlé, dont l'idéal est devenu le "risque zéro" - et qui n'est désormais guère plus très loin, du coup, de l'univers d'ORWELL.
Conséquence : toute irruption de colère se voit désormais vécue (car intériorisée par les citoyens lambda) comme un danger, une menace de l'ordre de l'intolérable.
Le mécontentement est fauteur de troubles, de désorganisation. La "colère", la "haine" et la "violence" (même si on aime, au cinéma, se faire un peu peur avec elles, pour la bonne raison qu'on s'ennuie) deviennent les nouvelles bêtes noires des sociétés "civilisées". Devenus complètement esclaves de leur petit confort, les gens vénèrent une nouvelle idole : le consensus mou (et je-m'en-foutiste). Même la jeunesse semble avoir perdu de son punch, de sa propension au rêve et aux exigences : chez les bourgeois comme chez les classes moyennes (dopées aux médias), elle n'est plus qu'un assez étonnant banc de sages bisounours-yuppies bien propres et d'étudiants sur leur trente-et-un qui ne veulent plus "faire de mal à une mouche".
Tout cela, vous pouvez bien me croire, fait bien l'affaire de l'immense "Toile" d'acier qu'ont tissé l'argent et les grands groupes capitalistes qui le gèrent et qui, en fait, contrôlent (très haut par-dessus la tête de n'importe quel gouvernement) l'ensemble de la planète Terre; pour le meilleur et/ou pour le pire.
Des masses beaucoup plus apathiques sont beaucoup plus manipulables.
Voyez ce qui se passe, en ce moment, en France : comme le mouvement des "Nuits debout" avant lui, le mouvement des "Gilets jaunes" (pourtant beaucoup plus offensif) est en train de se faire rogner fort habilement  ailes et griffes par la désinformation éhontée que pratiquent, à son encontre, les médias, le gouvernement français, et toute une classe de "gens en place" (d'oligarques) qui se sent sérieusement menacée. On déforme et l'on manipule, on exagère à qui-mieux-mieux; on distord tout et n'importe quoi, souvent au mépris du bon sens. Aux caméras comme aux statistiques, on peut faire dire ce que l'on veut; à la manière qu'on a choisie. Les journalistes officiels savent frapper, savent choquer, convoquer l'image à grand spectacle, sur laquelle ils se focalisent à mort. On cherche à noyer le poisson, qui est le malaise, la souffrance (potentiellement explosifs) du petit peuple. On veut que les Français aient PEUR.
Après avoir assimilé les Gilets jaunes à de dangereuses brutes crypto-fascistes, on les présente à l'heure qu'il est comme des anti-sémites, et même des salafistes. Les djihadistes, c'est pour bientôt ?...
Les médias ont toujours raison.
"Messieurs-dames, tout est sous contrôle - Veuillez passer votre chemin, et retourner à votre sieste !"
Vous avez dit...démocratie ?






Patricia Laranco
















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