vendredi 24 janvier 2020

Un beau texte en prose de Hicham OUADGHIRI (Maroc).




J'écoute craquer la friable ossature de la nuit et me souviens des années grises, lorsque la solitude était promesse et la nuit adresse, abri ou salle d'attente. Alors l'impatience faisait désirer la pointe du jour. On guettait la première lueur à travers les interstices des persiennes et s'apprêtait à entrer dans le jour. On croyait au changement et notre mouvance dans le temps était incessante transformation. On croyait aux promesses du jour même s'il ne les honorait que rarement. On lui donnait toujours une autre chance et attendait. Demain était demain et on savait déceler l’arête séparant la nuit du jour, l'avant de l'après. On plongeait dans le jour comme dans un pays nouveau plein de signes à décrypter... A présent, vieille, la nuit a du mal à enfanter le jour. L'on attend sur place la chute de cet avorton et, yeux clos ou ouverts, ce sommeil amorphe se prolonge... indéfiniment.














Hicham OUADGHIRI.











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