vendredi 3 janvier 2020

Un poème de Patricia LARANCO (Moris/France),



























SACRÉ PUGILAT !







Le vent frappe à ma porte
Boum !
Il tambourine comme un fou.
Il veut entrer dans mon logis.
Mais je ne lui ouvrirai pas.




Tel un amoureux éconduit
il insiste avec son gros poing
qui cogne, qui ébranle, ébroue:
il se rue malgré pierre, bois,
verre en traversant le palier.




Il frappe, et frappe encore plus,
donne
coups d'épaule massifs;
las, le battant ne cède pas
et je l'entends, là, qui maugrée,
qui bon gré mal gré,
se lamente.




Il reste relégué dehors
et se tait un petit moment;
renoncera-t-il à l'effort
pour emporter son ire
ailleurs ?




Mais non, le voici qui revient.
Et boum et boum et boum et boum,
la porte en a plein le plexus,
elle serait pliée en deux
n'était son vieux bois têtu
et costaud que je remercie
et qui en a déjà vu tant.




Elle grelotte sur ses gonds
et tangue, comme gondolée
longs instants à n'en plus finir
où son vacarme ne fléchit
et qui me scient un peu les nerfs
mais
elle résiste au pilon
tel un bouclier martelé,
tel, contre Goliath, un David...
vingt-dieu, quel sacré pugilat !






















Patricia Laranco.

A Paris, le 26/12/2019.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire