En ce monde où l'homme mesure sa grandeur à l'humiliation des
femmes à l'assassinat d'enfants, à l'oubli des parents vieillissants, où le vivre importe par sa longueur quand il faudrait enrichir sa
largeur. Quand tout bascule dans l'inconcevable et que la vie se prend comme on
fauche l'herbe des bermes d'autoroute, en ce monde les mots cherchent leur
tanière.
Dans
l'exil permanent à la recherche d'un coin de terre hors de la démence.
Les marées hautes étalent le genre humain que les marées basses vont réingérer.
Tournoient les corps aux caprices des courants, échauffés au gulf-stream, disparus, par le maelström emportés et finalement au repos sur les grands fonds.
Les marées hautes étalent le genre humain que les marées basses vont réingérer.
Tournoient les corps aux caprices des courants, échauffés au gulf-stream, disparus, par le maelström emportés et finalement au repos sur les grands fonds.
Le
vent lacère en lambeaux les nuages bas sur l'horizon blafard. L'innommé
bouillonnement des brumes océanes dans ses nasses en tourbillon entraîne nos
semblables.
Ne reste qu'un paradis incendié et sanglant.
Rien n'est plus irrégulier que d'être, nous sommes assassinés par un trop plein de réel !
Ne reste qu'un paradis incendié et sanglant.
Rien n'est plus irrégulier que d'être, nous sommes assassinés par un trop plein de réel !
De
l'effroyable sommeil défilent les impassibles images impossibles à réprimer qui
nous poursuivent dans la veille des pensées en boules
Les étoiles stridulent comme les grillons dans le mutisme du cerveau. En discordance avec le monde,
libérés de tous liens nous faisons notre chemin à la guise des possibles.
Les étoiles stridulent comme les grillons dans le mutisme du cerveau. En discordance avec le monde,
libérés de tous liens nous faisons notre chemin à la guise des possibles.
Dans
les premières heures du jour, quand s'exhale le frais parfum de la terre,
commence le concert crépusculaire des merles qui s'émerveillent des beautés du
monde nous rappelant la véritable humanité. Le chant des peupliers répond à
celui des trembles perdus dans un océan d'images de champs couverts du rouge
des coquelicots disparus.
Train
glacial peuplé de quelques fantômes qui dorment dans des poses de pantins
secoués par les lancinantes saccades des jointures du rail. Les mystères
ineffables de leurs songes resteront prisonniers de la ferraille, de la
moleskine des sièges, des portes glissantes qui se referment d'elles-mêmes.
Dans la nuit le convoi file, s'oriente se fiant aux étoiles, avec dans son GPS
la carte du ciel.
Il
n'y a de pays que pour faire exister les hauts murs des frontières où viennent
se fracasser les peuples apatrides. La violence est devenue invincible, le
corps n'est plus qu'un véhicule emprunté et les douleurs de l'âme engourdie
sont comme de vagues peines de cœur. Les vies sont faites de bouts de chemins
avec les uns, avec les autres où nous sommes les mystifiés.
Assis
comme la montagne, assiégés par les vents et la mer, la pluie, le froid ou la
chaleur et le soleil de plomb nous restons immuables quelles que soient les
pensées ou les émotions non à la recherche de dieu mais attendant notre
résurrection dans l'exploration de la spiritualité.
Revoilà le temps des martyres !
Revoilà le temps des martyres !
CEEJAY.
©
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