Le
dénuement
sur le
pavé ou sur le ciment dur des rues
quand la
neige et le froid tournoient
et vous
mordent comme des chiens,
quand
avec
eux, vous tournoyez
ombres
en voie d’effacement
condamnées
à marcher sans fin
de lieu
d’exil en lieu d’exil.
***
Le
dénuement,
l’estomac
creux,
aussi creux
qu’un puits sans fond,
haillons
puants déchiquetés :
trouver
quelque coin où dormir
à la
sauvette en les replis,
les plis
sordides et les plus nus,
les
moins connus
de la Cité
toute
enorgueillie de lumières.
***
La vie
déchue
a minima
matelas
jetés ou cartons
recouverts
de hardes flétries
qui
constituent d’informes tas
des
monticules, presque des
terriers
où l’on ensevelit
le corps
laqué de saleté,
l’omniprésence
de la
peur
aidé(e)
par un
sommeil de saoul
qui
momentanément vous tue.
***
Oubliés,
l’eau chaude et le bain,
la
compagnie des gens aimés,
le
trousseau de clés parfois lourd,
la
protection
de
quatre murs ;
seuls
restent
le cabot
pelé
plein de
puces et les compagnons
de
querelles et de beuveries,
de
tangage – jamais très sûrs,
les
cerveaux rongés, abrutis
de
bières fortes et de pétards,
d’air
glacé tailladant les mains,
de
fatigue étrillant les cœurs,
de
poumons humides, moisis
et tout
alourdis
de
mollards.
S-D-F –
sans défense – Fin.
Patricia Laranco.
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