Tu es venue de loin alors que j’étais suspendu au vent des gouffres de la détresse et du chagrin.
J’ai alors désappris mes tumultes et mes blessures en infligeant morsures et caresses à tes épaules surgies des houles de mes fantasmes les plus fous.
J’ai échappé à la dérive et à la solitude en tranchant les ligatures des maux inutiles pour m’arrimer à nos baisers au seuil de ce ‘nous’ qui nous linceule dans la même énigme, le même ciel, le même devenir aux reflets abolis sous les arches de l’amour.
Il ne me fut pas nécessaire d’apprendre ta parole et les cadences de ton cœur et de ton temps : on est nés sur le même fuseau horaire à la longitude de l’attirance réciproque et du pôle des désirs.
Soudés au même passé, au même présent, nous nous coulons, touchés de lumière, dans le même projet de nous aimer à l’abri de l’incertain et de la peur.
Mon amour, je suis délivré des visages autres que le tien et, sans le savoir, je convergeais vers toi.
Et, à pas de fossoyeur, j’ai enseveli le corps entier de l’amertume et des regrets pour que la voie à ras du ciel bleu soit taillée dans le sillage de ton ombre et de ta silhouette.
Loin des mangroves sans fièvres, loin des rumeurs et de mes décombres, je pétris mon rêve familier dans la glaise de tes songes et, en quête de ce qui te nomme, j’ouvre la marche dans l’arène de notre origine commune.
Et toi, avide de nos turbulences, dans un vertige qui te livre mes secrets, tu es là et tu me reçois en toi, en gardienne de nos labyrinthes.
Désormais, hanté par nos étreintes, je retrouve la parole et je te nomme,
Et je le dis : tu es à moi et je suis à toi.
Gillian GENEVIÈVE.
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