Pareil à ce sentier qu’on a abandonné,
D’un regard gelé de mort, quoique tout en fleurs,
Ému, me voilà fixant ces panoramas
Bâtis rien que par mes mots,
Avec mes mains vides,
Avec mes mains arides
Et mon âme asséchée
Par ton sourire penché, posé sur mon front
Tout imprégné de rides.
Pareil à cette feuille jaunâtre et meurtrie
Déjà mouillée de cette rosée d’au-delà,
Pareil à cette feuille décédée qui dort
Sur l’espoir toujours vert de l’herbe sans honneur,
Sans amis, je conserve, là, au creux des mains
L’oiseau divin qu’un beau jour je libérerai
Dans l’azur immense,
Au milieu de tous ceux
Qui n’en eurent pas
Tel ce sentier déserté.
Rufin RANDRIANARIVELO.
(Illustration photographique : P. Laranco).
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