mercredi 18 octobre 2023

Cette fois-ci, Christian PRESENT, poète et peintre martiniquais, rend hommage à l'immense peintre haïtien BASQUIAT.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JEAN MICHEL BASQUIAT.

 


 

 

 

Enfant de plusieurs vies

Douces et amères

D’un père et de ma mère en l’an 1960.

De mon père qui divorce de ma mère

Et de mon corps avachi sur ce lit d’hôpital

J’ai perdu un morceau de chair,

Je découvre mon corps

Je récupère mon cœur

Et d’un cadeau de ma tendre mère

Je vous aime mais je dois partir mère a dû partir

Je vous aime mais je ne m’enfuis pas,

La vie est là-bas ! J’y vais !

J’y suis, je vis à droite, à gauche !

Là où la bonté m’accueille !

S.A.M.O ! S.A.M.O !

Toujours la même crasse

New York et sa beauté

Ses rues, ses cruautés et moi avec !

S’en sortir ! S’en sortir !

Je dois m’en sortir

Je suis seul libre

Avec l’encre de mes mains.

J’expose sur les murs

La ville s’éveille

Avec l’encre de mon cœur sur ses lèvres.

New York se questionne

L’encre parcourt la ville

Vivre, survivre dans un coin de rue

La manche ouverte avide de pièces.

À Andy le génie, mon ami

À tous ceux qui m’ont méprisé,

L’art a du génie, je lui ai serré la main

Il m’a rendu son cœur.

D’une carte postale

À cette table de ce restaurant.

On a peint d’innombrables toiles

On a ri ensemble !

J’aurai tant aimé que tu sois là

La critique est dure !

Je suis noir artiste parmi tant d’autres et pas reconnu à ma juste valeur !

Célébrité strass et paillette !

L’argent coule à flots !

L’argent à fleur de peau !

Je ne manque de rien !

Je n’ai besoin de rien !

La limousine du bonheur,

La nuit me rend ses honneurs.

Je fume, je bois, je peins !

L’excès me rend heureux

La vie n’a ni jours, ni nuits, ni queues, ni têtes !

La peinture me rend la vie en quintuple

Je fais ce que j’aime.

J’exécute des toiles de maître

De galerie d’art en galerie d’art,

De pays en pays,

Je peins comme ce Charlie Parker courtisant son saxophone !

Je peins la vie et ses uppercuts

Comme Joe louis la combattait !

Je peins mes frères et les relents de l’hypocrisie du système.

Andy meurt ! Je suis triste, je fonds en larme !

Puis plus rien ! Je peins de moins en moins,

Je suis seul et méfiant

On m’épie, j’épie !

Je me drogue pour oublier,

Pour peindre.

Un dernier sursaut une dernière exposition

Puis plus rien.

À l’interphone j’ai sonné

Dans un excès de joie

La solitude me surprend.

Le cœur lourd

Une dose de trop

La vie qui sourit

L’héroïne et sa dernière danse

Ont été violentes !

Ont été violentes !

 

 

Je m’appelle Jean Michel Basquiat

Je meurs en 1988 à l’âge de 27 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Christian PRÉSENT.

In Mon petit gueuloir.










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