En lisant ce recueil, qui compte près de 100 pages et est divisé en deux parties bien distinctes, l’une regroupant des textes en prose poétique, l’autre, la plus fournie, constituée de longs poèmes plus classiques en vers libres, vous trouverez plein de vent(s), de souffle, d’iode et de partitions d’ailleurs, de nostalgie déplorante des jours anciens (aux yeux de l’auteur remplis de charme), de malaise face au dévorant phénomène de la modernité qui amène l’exil partout, jusques au cœur de sa ville, de son île et donc, du plus intime de lui-même et de son identité, mais aussi de sensualité, d’évasion et d’amour, tant pour la terre mauricienne si maritime que pour la femme qui l’aime (qu’il aime) dont il a fait son ancrage, sa muse consolatrice.
De belles métaphores (sous les prunelles nacrées des étoiles ; La foudre est un mirage au cœur de grive ; les paupières des alizés ; les écharpes glaciales des aurores boréales ; Et je m’accroche à la crinière du vent…).
Des clins d’œil perceptibles à Villon, à Rimbaud et à Verlaine ainsi qu’à Chazal et à Maunick.
Un verbe tout ensemble passionné, sensuel, enclin au lyrisme et maîtrisé, retenu.
Un poète perdu, ballotté, orphelin de ses propres références
(qui plongent en la Maurice créole), soumis au choc de l’instabilité, voire de
l’insécurité. Choc que ni le voyage. saut par-delà les planétaires espaces, ni le retour au bercail ne semblent être en mesure d'amortir.
Un homme en Fuite qui, manifestement, se sent « agressé » par ce monde désormais farci de cupidité et sans plus de souci de beauté, d’ « âme», toujours menaçant de par les mutations brutales et forcées qu’il impose. Qui coupe l’être de ses propres sens comme de tous liens, de toute transmission.
Par certains côtés, ici, le Poète rejoint le discours écologiste.
P. Laranco.
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