samedi 19 avril 2014

Une photopoésie de Patricia LARANCO (Île Maurice/France) : VENT AFRICAIN.



Le vent est lourd, épais
tel un vent africain
et je sors, pour me griser de son chaud contact;
il fait tourner en lassos les feuillages verts,
déjà drus, qui dessinent des rangs sinueux;
il piaffe sur les grands belvédères abrupts
qui s'enfoncent dans l'espace pâle et béant
où le gigantisme des nues prend les aspects
batailleurs de quelque soudaine apocalypse.
Je sens se soulever sa texture grenue
qui fait penser à de la toile - ou du raphia
et qui tire l'étoffe de mon pantalon
en s'engouffrant dedans comme quelque alizé
qui tendrait, creuserait en arc une voilure.
Et je me plante, sur la place bosselée
qu'un frisson de lumière platine pourfend,
comme glissé sous son écaille de saurien ;
je m'abandonne à la déferlante d'air chaud
de concert avec les arbres, dont les feuillées
ont même mouvement d'algues que mes cheveux
de gorgone empoignés par le ciel
qui bleuit
en s'enroulant autour de mon corps qui tient bon;


j'ai l'impression d'être un marin sur un pont
de bateau, avec, juste, au surplus, cette odeur
arrachée au jasmin
capiteuse et sauvage.













































Texte et photographie : Patricia Laranco
(Tous droits réservés).



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