vendredi 6 novembre 2015

LA FONTAINE du poète français François LAUR.

À écouter sous le soleil le fredon de la fontaine qui abreuve la place, me voici devenu triton de pierre, rongé de rêves et de flot. Avec quatre dauphins invités là – symboles de rivières perdues ? – je me remplis les yeux : quelques naïades, Crénées sans doute ou Potamides, leurs cuisses blanches ruisselantes ; comme à travers un tulle de grains d’eau leurs seins de marbre emblématique : corps nus, fermes et irisés à consonances si diverses, jusqu’à l’éclair troublant de dômes vus de loin, et cette eau, plus profonde qu'un miroir de Venise. Ah ! si je les avais connues au temps de ma vigueur neuve. Entrevision, entretemps, notre lot, dit la poète des contrées du corps natal. Sans les petits globes de lumière humide qui scintillent entre tes seins, quel souvenir pourrait ensemencer mes nuits ?








François Laur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire