mardi 3 novembre 2015

Patricia LARANCO (Île Maurice / France).

à Mà Magali Nirina Marson







On vient
d'un monde où coulaient le lait et le miel
où les limbes étaient crémeuses et sans souci;
de ces temps de l'antériorité absolue
c'est cependant à peine
si l'on se souvient.
Nous avons tous goûté
ce sirop d'ambroisie
dans cette forteresse de sécurité
dont la mémoire n'est plus qu'une ombre gauchie,
un filigrane ou un palimpseste confus.
Nous venons tous de cette innocence sacrée,
nacrée, qui semble avoir déserté notre sang
et nous l'avons abandonnée comme une mue
à moins que ce soit elle qui nous ait 
chassés.
 Parfois, des bribes, des flashes interférents
de souvenance fulgurante et mal cernée
s'abattent comme des déchirures en nous
nous les reconnaissons mais sans rien en savoir.
Cela nous vrille d'étranges sensations
friables auxquelles on ne peut se raccrocher
nous soupçonnons juste tout ce que nous devons
à la merveilleuse lumière des prés verts
que nous cherchons en aveugles aux yeux crevés
dans le flottement si incertain
de nos mots.









Patricia Laranco.


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