mardi 10 novembre 2015

La STRANGULATION de Patricia LARANCO.


Je me réveille au cœur
du crépuscule noir
filet jeté sur la peau de chagrin
du jour
et j’ai de suite envie de crier « au secours ! »
car déjà l’obscurité pâteuse
me noie
mais je demeure sans bouger sans réaction
inapte à repousser ma résignation
à extraire mon corps perdu sous  poids laineux
qui me plaquent et me crucifient
à ma couche.
La crue mauve sombre peu à peu s’épaissit
resserrant
son étreinte qui veut tout gommer
comme si elle était
une strangulation

J’abandonne la partie :
les fins couperets
de mes paupières s’abattent sur mes yeux :
il n’y a
rien à voir, et, après tout j’ai chaud ;
je lâche prise et je coule
ainsi qu’un plancton
en avalant
la boule de mélancolie
épaisse qui obstruait
mon gosier sans voix.


















































Texte et photographie : Patricia Laranco.

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