dimanche 29 novembre 2015

LE PARADIS PERDU de Patricia LARANCO.


On voudrait être moins conscient –
moins pénétré
de ce qui est
car quelquefois
ça fait trop mal.


On préférerait
être un bloc,
un roc opaque, rien
qu’un corps
une glaise brute sculptée
sans pensée sans nerfs sensitifs,
un paquet de viande têtu
qui, à l’instar du sanglier
se contenterait de foncer
à l’aveugle
dans les taillis.


Mais non, notre lucidité
lumière cruelle aux dards froids
qui
nous percent de part en part
cadeau
des mains de Lucifer
ne nous laisse pas en repos.
Où est
le paradis perdu ?






Patricia Laranco.

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