mardi 10 novembre 2015

Les TERRES NUPTIALES de François LAUR.

La terre vermillon safrané, une griffure dans la nuit, les gros caillots de glèbe brillent entre les ceps, des toits de tuiles glissent parmi les yeuses. Rouge et vert se défient en élans amoureux. Arraché à la vie somnolente, le calme explose dans le sang.
Les lacis d’un réseau ronces et broussailles s’embrasent dans l’autan, un enclos de-ci delà platanes paradis ombreux à l’écart où nous est donnée la parfaite et fréquente faveur, feu de nos hanche à hanche dans les venelles en dédale une Venise ou l’autre, puis, s’offrant, le refuge d’un vieux mas murs chaulés hachurés d’abruptes marques du désir.
D’une vasque gicle un jet, sa pluie enflamme les esquilles des tons pulsés dans le soleil. Tu ondoies sur les rémiges de la mer propages les constellations déclos tes lèvres la mer écume sur ton cri de geai, femme adossée à ton rêve de femme. Splendeur si brève des pétales ponceau dérivant au milieu du lit de la rivière ! Grisés, toi et moi nous consentons sans nous laisser désenivrer par la misère le désastre ce regard fiché dans nos yeux.





François LAUR.


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