jeudi 14 décembre 2017

Deux POÈMES HIVERNAUX de Patricia LARANCO.



Le vent s’enfle, il est en colère,
il lance
ses coups de boutoir.
Il fait trembler l’appartement
et il malmène les volets
les faisant claquer sur les murs
et les ramenant au balcon
contre rambarde et fer forgé
où ils obstruent
l’entrée du jour.
Le vent gronde et ronfle quand il
charge à nouveau, après répit.
Sa grande, sa puissante voix
secoue les portes et les carreaux.
On le sent capable, en ces temps
de bousculer les monts, les murs.
Son tonnerre vaut bien celui
des orages les plus ardents.
Pareil en ça à l’océan,
il vient
par vagues de rumeur
qui se fracassent en rugissant,
en menaçant de tout briser.

Peur. Car il peut défoncer tout.


le 11/12/2017 (au matin, à Paris).

















Sur la petite voie cachée,
labourée de vent et de pluie
je regarde, tout en marchant
la pente désordre spongieux,
mi plat d’épinards, mi bouillie
où les feuilles gisent, trempées,
comme tordues par la douleur.
Un peu plus haut, près d’un bosquet
j’identifie le gris cendreux
de racines entremêlées
qui s’agrippent au caillou à nu
et y forment
de vilains nids,
de vilains nœuds tout grimaçants,
des cordes qui s’étranglent entre elles.
Des vestiges d’arbres coupés
suivent mon pas, de loin en loin
avec un air peu engageant :
sombre souches déchiquetées,
belles à force d’être hideuses.
Mon regard se replie en bas
sur l’étroit et pâle trottoir,
il s’agit de ne pas glisser :
d’autres feuilles mortes y adhèrent
et fusionnent avec le ciment,
où sont leurs royales rousseurs ?
Qu’en reste-t-il ?...

Purée de merde .












Patricia Laranco



















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire