Le vent s’enfle, il est
en colère,
il lance
ses coups de boutoir.
Il fait trembler l’appartement
et il malmène les
volets
les faisant claquer
sur les murs
et les ramenant au
balcon
contre rambarde et fer
forgé
où ils obstruent
l’entrée du jour.
Le vent gronde et
ronfle quand il
charge à nouveau,
après répit.
Sa grande, sa
puissante voix
secoue les portes et
les carreaux.
On le sent capable, en
ces temps
de bousculer les
monts, les murs.
Son tonnerre vaut bien
celui
des orages les plus
ardents.
Pareil en ça à l’océan,
il vient
par vagues de rumeur
qui se fracassent en
rugissant,
en menaçant de tout
briser.
Peur. Car il peut
défoncer tout.
le 11/12/2017 (au
matin, à Paris).
Sur la
petite voie cachée,
labourée de
vent et de pluie
je regarde,
tout en marchant
la pente
désordre spongieux,
mi plat d’épinards,
mi bouillie
où les
feuilles gisent, trempées,
comme
tordues par la douleur.
Un peu plus
haut, près d’un bosquet
j’identifie
le gris cendreux
de racines
entremêlées
qui s’agrippent
au caillou à nu
et y
forment
de vilains
nids,
de vilains nœuds
tout grimaçants,
des cordes
qui s’étranglent entre elles.
Des vestiges
d’arbres coupés
suivent mon
pas, de loin en loin
avec un air
peu engageant :
sombre
souches déchiquetées,
belles à
force d’être hideuses.
Mon regard
se replie en bas
sur l’étroit
et pâle trottoir,
il s’agit
de ne pas glisser :
d’autres
feuilles mortes y adhèrent
et
fusionnent avec le ciment,
où sont
leurs royales rousseurs ?
Qu’en reste-t-il ?...
Purée de
merde .
Patricia Laranco
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