Les médias et la presse jouent un rôle majeur dans la vie démocratique d'un pays. Mais ils ont aussi le pouvoir de façonner le débat public. Ce pouvoir peut donner lieu à des abus. D'autant plus qu'ils dépendent de 9 milliardaires pour 90% d'entre eux et du gouvernement pour le service public.
L'émission politique de France 2 du 30 novembre 2017 dont j'étais l'invité est un modèle du genre. Contradicteurs dont l'engagement politique est caché, mensonges présentés comme des faits par le journaliste économique : tout était fait pour piéger son invité et non permettre au public de connaître son point de vue.
Ces fautes déontologiques sont récurrentes dans cette émission mais, d'une façon générale, elles restent sans recours en France. Les citoyens n'ont aucun moyen d'obtenir une rectification publique en cas de mensonge ou de duperie médiatique. Cela ne fait pas partie des missions du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). C'est un manque en République. L'accès à une information sincère, indépendante et honnête est une des condition de l'exercice de la souveraineté populaire.
En Belgique, il existe un Conseil de déontologie journalistique. Il est composé de journalistes et de membres de la société civile. Tous les citoyens belges peuvent saisir cet organe en cas de manquement à la déontologie dans un reportage, une émission ou un article. Le média responsable est alors obligé de publier un rectificatif.
Nous demandons la création d'un Conseil de déontologie du journalisme en France. Il devrait être composé de représentants des usagers des médias et de représentants des journalistes, y compris les précaires et pigistes. Ainsi, les citoyens disposeraient d'un recours pour faire respecter leur droit à une information objective.
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