En cette fin d’année au goût de tous les dangers, en se rappelant le vers de Tristan Tzara : « Il fait si noir que seules les paroles sont lumière »… le poète roumain Ara SHISMANIAN vous propose ses tout nouveaux recueils et ses essais sur « le poète et le pouvoir » :
Orphée lunaire. L’Harmattan, collection Accent tonique (novembre 2021, 98 p., 12,50 €).
Dans une quête de soi par-delà toute figure et toute ombre - « comme Orphée marchant dans une autre lumière/ que celle où il devait ramener Eurydice... » - le poète nous ramène aux mythes fondateurs. Son écriture, post-romantique plutôt que post-moderne, débouche sur une vision apocalyptique au sens gnostique, avec une forte connotation cognitive et spirituelle.
« je cherche une clef
dont la porte c'est moi-même
elle reste toujours fermée -
peut-être parce qu'au-delà d'elle
je ne devine que doute
je marche sur une neige narcotique
je traverse l'enfer ainsi qu'un miroir -
le Styx, ainsi qu'une pâleur de larme
je tiens entre mes doigts
la feuille noire de mon cœur -
en légalisant chez le notaire,
mon droit à l'île »
Mi-graines (préface par Dan Cristea). Échappée belle édition (novembre 2021, 86 p., 15 €)
« Peut-être en fin de compte les vocations les plus profondes ne sont-elles que des maladies des abîmes, qui perturbent en nous la normalité d’une nature bien plus simple. Peut-être non seulement les chrétiens sont-ils des « animaux malades", comme semblait le croire Nietzsche, mais quiconque s’évertue à scruter au-delà de certaines limites. Au-delà de quoi, en fait ? Voilà toute la question… » (l’auteur)
« je jette des pierres blanches dans les flots
et j’en sors des mots tellement propres
qu’oncques je ne les donne à la mastication du parler •
des mots de contemplation éclatants de silence •
l’arbre de mes lèvres plie le noir et envoie vers vous,
tels des carquois de secrets obscurs,
mes messagers enténébrés •
vous les cueillez tels des fruits terrifiants
et les regardez avec de la pierre dans vos regards
et vous savez – oui, savez –
que jamais vous ne les pourrez manger » •
Poésie et pouvoir, dans la revue en ligne Francopolis, novembre-décembre 2021
Trei crime de stat (Trois crimes d'Etat) : Mihai Eminescu, Nicolae Labiş, Marin Preda (texte en roumain).
Trois crimes d’État: Introduction: à télécharger ici (résumé en français de l’Introduction)
I: MIHAI EMINESCU: à télécharger ici (résumé en français de la partie I)
II: NICOLAE LABIŞ: à télécharger ici (résumé en français de la partie II)
III: MARIN PREDA: à télécharger ici (résumé en français de la partie III)
Les sept transgressions de Ioan Petru Culianu. Fractals, destin et herméneutique religieuse.
Bonne lecture ! Et bonnes fêtes de fin d’année !
Ara Alexandre Shishmanian & Dana Shishmanian.
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