PAYSAGE FANE.
Les nuages sont lourds, fluides et languissants
et dans les grands cyprès j’entends fuir le vent ;
les haies et les bosquets ondulent comme des vagues
et les branches s’agitent comme dansent les algues.
Une brume opaque monte ou descend, je ne sais,
des pas crissent dans l’allée sur le sable de grès,
c’est l’automne, voyez-vous, qui s’invite chez nous,
c’est l’automne, mon amie, qui me parle de vous.
Et vous, trop loin de moi, vous regardez aussi
le crachin qui s’efflore comme il frissonne ici
quand mon cœur, emporté sur l’aile des nuages
vous offre cet arc-en-ciel en un secret hommage.
Dites-moi que la pluie vous parle un peu de moi,
que l’angoisse qui m’étreint est faite un peu de toi
une larme de vous enchâssée par le vent
se pose sur ma vitre, ma si fragile enfant.
José LE MOIGNE .
In Journal de l’entre-deux .
1965.
©
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