PLUS de moyens pour garantir l’accès à toutes et tous à l'enseignement supérieur.
STOP à l’instrumentalisation : les responsables politiques doivent se mobiliser POUR l’Université.
Depuis la mise en place en 2018 de la plateforme « Parcoursup »
et de la réforme de 2019 des conditions d’admission en Master, de
nombreuses organisations et collectifs d’étudiants, mais aussi
d’enseignants et de personnels, se sont mobilisés pour dénoncer ce système et ses dysfonctionnements,
sources de stress pour les étudiants et familles concernés, suscitant
des interrogations légitimes sur l’égalité de traitement entre les
candidats.
Le Ministre de l’Éducation nationale reconnaissait lui-même début septembre que le système actuel était perfectible
mais les améliorations attendues par tous tardent à être mises en
place, ce qui cristallise de plus en plus les oppositions à ce mode
d’affectation des candidats jugé sélectif et non transparent.
Chaque année, des milliers d’étudiants tout juste diplômés du Bac ou d’une Licence se retrouvent « sans-facs »,
c’est-à-dire sans place dans une formation au sein d’un établissement
d’enseignement supérieur, malgré les multiples vœux déposés et
l’utilisation des moyens de recours mis à leur disposition par le
rectorat ou les universités.
Nous déplorons cette situation, qui porte une grave atteinte au droit d'étudier.
Dans de nombreuses villes de France, ces « sans-facs » interpellent les universités et les pouvoirs publics sur leur situation.
Les établissements concernés s’attachent à étudier ces demandes et à y
apporter des solutions, dans la mesure des moyens qui sont les leurs et
dans le respect des principes qui doivent guider le service public, à
commencer par l’égalité de traitement entre l’ensemble des candidatures.
Du fait du manque de moyens et de la saturation des capacités
d’accueil dans de nombreuses filières, nous, enseignants et personnels
des universités, sommes malheureusement démunis face à cette situation.
Nous ne pouvons pas pousser les murs pour accueillir toujours plus
d’étudiants, sous peine de dégrader toujours plus des conditions d’étude
et de travail qui sont déjà souvent indignes.
Sans davantage de moyens alloués aux établissements pour assurer nos
missions de service public, nous n’avons aucune solution pour accueillir
toujours plus d’étudiants. Qu’on ne se trompe pas de cible : le
problème vient d’abord d’un manque de moyens alloués par L’État, pas
d’un manque de volonté des universités.
Depuis cette rentrée 2022, sur les réseaux sociaux, de nombreux
citoyens et des élus ont exprimé un soutien politique aux « sans facs »
en demandant explicitement aux universités de procéder à des
inscriptions hors cadre. C’est méconnaitre la nécessité pour une
université, acteur du service public, d’agir dans le respect strict de
l’égalité entre ses usagers. Pire, c’est demander aux universités de
faire toujours plus avec toujours moins. C’est envoyer le message au
gouvernement que la crise des moyens à laquelle nous faisons face
serait, somme toute, gérable si les universités voulaient bien faire un
effort. Bref, c’est une erreur politique qui confine à
l’instrumentalisation.
Nous demandons aux citoyens et aux élus de la République qui
partagent notre souci du service public de l’enseignement supérieur et
de la recherche de ne pas remettre en cause l’engagement qui est le
nôtre. Nous demandons aux citoyens et aux élus de ne pas
laisser penser que nous sommes indifférents à la revendication d’un
droit d’accès universel aux études. Nous demandons aux parlementaires de
la République de prendre leur responsabilité vis-à-vis du gouvernement
sur ces questions, plutôt que d’exiger de nos établissements qu’ils
fassent toujours plus sans renfort suffisant de leurs moyens, aux prix
d’une nouvelle dégradation des conditions d’études et de travail.
PLUS de moyens pour garantir l’accès à toutes et tous à l'enseignement supérieur !
STOP à l’instrumentalisation : les responsables politiques doivent se mobiliser POUR l’Université !
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