Les barques sont pourtant posées sur le ruisseau
mais le sombre ruban semble tellement plat
que l'on serait tenté d'y poser le pied
pour le traverser comme l’aurait fait Jésus.
Son épaisse et terne surface comme huilée
retient les noires et tristes embarcations
telle une glu à laquelle adhèrent leurs fonds,
elles s'ennuient et gardent pour elles, en secret
leur inavouable et grotesque aspiration
de prisonnières un peu semblables à des souillons
de cette rive perdue entre champs et bois
à un beau jour pouvoir singer
le Bateau ivre.
Patricia Laranco.
(Illustration photographique : François Teyssandier.)
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