lundi 4 décembre 2023

Patricia LARANCO (Moris/France).

 


Cerné par les nuages en tours obscures ou rosées par le vent
vastes menaces échevelées qui ont presque teinte de boue
le glauque embryon du matin n'évoque que lugubrerie.
A peine ai-je noté, au ciel, un fin, mincissime sourcil d'argent au dessin renversé à gauche, virgule à l'envers suspendue bas, entre la grue qui déploie ses géométries métalliques et l'arbre frileux, que ses feuilles ont laissé tomber - que les nuées mauves et bleues, encreuses, se jettent dessus, bouchant l'enclave de clarté qu'incisait ce discret bijou.
La nuit ne veut se retirer, la bise aiguise son dur fil; dans la fenêtre délivrée de ses persiennes, je ne vois
qu'un crépuscule aux airs têtus, gangue où se perdent encore contours.
Dès que j'écarte, entendant cris d'oiseaux aigus, acidulés
les deux vantaux vitrés tout gris, c'est pour, aussitôt, reculer, phalanges et bouts des doigts gourds, face égratignée par les coups de tranchoir aigres et glacés qui, plus bas, tirent longs frissons des touffes d'herbe ancrées au sol.
C'est tout juste si je n'ai pas une bouffée d'affolement semblable à celle des Anciens des Empires aztèque ou inca : le Soleil va-t-il se lever ou nous laisser là pour de bon,
abandonnés à notre sort ?








Patricia Laranco,
à Paris, le 02 décembre 2021, 08h.


























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