mercredi 13 décembre 2023

Un texte du poète mauricien Gillian GENEVIEVE.

 


Sur fond noir et vert, l'éphémère, sous forme de brindilles et de pétales, se pare des coloris du ciel.
Là où le bleu de la mer est absent, l'été offre la lumière du matin aux arbres et aux forêts pour habiller le temps des couleurs de la vie.
À mes amis, j’aimerais conter ces fleurs libres et sauvages dont l’imparfaite beauté laisse présager le soleil discret de ce jour de décembre.
Mais le vent de l'été n'a pas de feuilles à m'offrir et j'ignore si je suis poète. Je passerai la journée sans un mot en attendant le couchant.
À la surface de la rivière en crue tomberont alors dans les flots mon silence et mes secrets et je continuerai le voyage en faisant le tour de l'étang à l'ombre des papillons et des libellules.
Mais la nuit venue, les insectes se mettront à crier, la lune sortira, la clairière s'assombrira et je mêlerai ma voix au chant des lucioles.
Et je vous dirai alors : je n'ai nul endroit où aller. Le ciel se rétrécit. Dans les nuits de décembre, mon rêve court la lande en friche et sans savoir pourquoi, je continue à l'aimer.










Gillian GENEVIEVE.














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