vendredi 10 mai 2024

Gillian GENEVIEVE (Moris) nous donne ici un texte émouvant.

 



Sur ma rive, il y a le soleil et la mer immense, il y a les mots, il y a les livres, le rêve, la candeur et le cynisme, la connaissance et le vertige et le trouble face au mystère.
Sur ma rive, il y a mon désir du froid et de l’hiver, il y a la nuit et le devenir, il y a, dans le sillage des larmes, une écharde tatouée à la lisière de l’œil.
Sur ma rive, je n’aurais fais que quelques pas, je n’aurais écrit que quelques vers, je me serais souvent trompé de chemin et je peine encore à trouver ma voie.
Sur ma rive, je bifurque au gré du hasard entre l’amour, la beauté, le besoin de la foule et celui de la solitude volontaire.
Sur ma rive, peu de constance: marcher à contre-vent n’est guère aisé; alors, je titube, je trébuche, je me fais mal et je me moque du passant et de mon triste sort.
Sur ma rive, un calepin posé sur mes genoux, la plume entre mes doigts, je vole à la lumière et à l’instant, dans le ballet incessant des mots, la parole limpide des forêts.
Sur ma rive, alors que je touche aujourd’hui à l’automne et que je sais que les fleurs nouvelles sont derrière moi, je continue à attendre un “je-ne-sais-qui” face au soleil et à la mer immense.
Sur ma rive, la vie ne fut qu’un ténébreux orage, mais en cette nuit du mois de mai, alors que se mêle à mon âme un parfum d’éternité, se dessinent sur mes lèvres, en incantation silencieuse, les quelques lettres de ton prénom.
Sur ma rive, sais-tu que je t’attends ?







Gillian GENEVIEVE.



















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