mercredi 1 juin 2016

La poésie solaire, sensuelle de François LAUR (France).

SERINGA


Par ses fleurs, qui persistent peu mais parfument longtemps, il est possible de sentir que tout fragment de monde comme tout geste de parole sont davantage qu’ils ne semblent, qu’ils outrepassent leurs visibles contours. Sentir d’un fragment de monde qu’il est ferment de joie, sans que rien ne l’annonce ou à fortiori ne l’impose, c’est vivre qu’il brille au-delà de lui-même, c’est vivre qu’il éveille à une aube sans fin avec des mots murmurés recueillis dans l’oreille comme gouttes d’aiguail au creux d’une feuille, à même la terre, harassée pourtant, qui ne serait plus arrachée au sommeil seulement à coups de crosses dans les portes et de marteaux pour les cercueils.


François LAUR.


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