SERINGA
Par
ses fleurs, qui persistent peu mais parfument longtemps, il est possible de
sentir que tout fragment de monde comme tout geste de parole sont davantage
qu’ils ne semblent, qu’ils outrepassent leurs visibles contours. Sentir d’un
fragment de monde qu’il est ferment de joie, sans que rien ne l’annonce ou à
fortiori ne l’impose, c’est vivre qu’il brille au-delà de lui-même, c’est vivre
qu’il éveille à une aube sans fin avec des mots murmurés recueillis dans
l’oreille comme gouttes d’aiguail au creux d’une
feuille, à même la terre, harassée pourtant, qui ne serait plus arrachée au
sommeil seulement à coups de crosses dans les portes et de marteaux pour les
cercueils.
François LAUR.
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